Bientôt finis les bacs roulants de 120 litres

Par Charlotte Paquet 20 octobre 2016
Temps de lecture :

Jacques Picard ne voit pas comment il pourrait réutiliser son bac de 120 litres. Il trouve incongru pour un organisme qui fait dans le développement durable de générer des surplus avec sa nouvelle réglementation

Baie-Comeau – L’arrivée d’un nouvel entrepreneur responsable de la collecte des matières résiduelles dans la Manicouagan entrainera l’élimination des bacs roulants de 120 litres à la liste des bacs conformes à compter du 20 novembre. Sur les 11 000 propriétés desservies, une centaine d’entre elles seront touchées.

Depuis le 1er juillet, Location RSMF, de Ragueneau, succède au Groupe Bouffard, de Matane, pour la collecte des matières résiduelles. La Régie des matières résiduelles de Manicouagan (RGMRM) économise ainsi un montant de 65 000 $ pour la durée du contrat de cinq ans.

Or, le type de camion maintenant utilisé pour les ordures ménagères n’est pas adapté aux plus petits bacs. Des modifications ont bien été apportées aux pinces afin de pouvoir les soulever, mais sur une base temporaire. C’est que la garantie du camion devient caduque avec ces ajustements, explique Linda Savoie, directrice générale de la RGMRM. L’entrepreneur remettra bientôt les pinces dans leur état d’origine.

Passer à l’action

Maintenant que les municipalités qui permettaient le bac de 120 litres ont adapté leur réglementation en conséquence des nouvelles restrictions, la RGMRM passe à l’action. Les propriétaires qui avaient fait le choix d’acheter le bac de 120 litres voilà cinq ans ont été avisés par lettre qu’il sera non conforme à compter du 20 novembre.

Selon Mme Savoie, les gens pourront toujours continuer d’utiliser le bac en question, mais la régie ne pourra être tenue responsable « s’il est avalé par le camion ». Plus le bac est léger, plus grands sont les risques à cet effet.

D’ailleurs, malgré les modifications apportées, l’entrepreneur a déjà connu sa part de problèmes avec les bacs de 120 litres ces derniers mois. À l’occasion, le conducteur a dû sortir de son camion pour aller dégager des bacs qui menaçaient de disparaitre en même temps que les ordures.

L’entrepreneur avait le choix entre l’achat de camions destinés aux bacs de 120 litres à 660 litres ou encore de camions pour les bacs de 240 litres à 1 100 litres. « On a beaucoup plus de 1 100 litres que de 120 litres », précise la directrice générale. Ce sont cependant les bacs de 660 litres qui sont les plus communs.

Quant aux personnes qui déplorent devoir refaire l’achat d’un bac roulant, Mme Savoie croit qu’elles seront peut-être contentes de compter sur une plus grande capacité quand la collecte des matières organiques sera implantée et que celle pour les ordures ménagères s’effectuera peut-être une fois par mois en hiver.

Mécontentement

Jacques Picard a réagi vivement en recevant une lettre de la RGMRM, la semaine dernière, pour l’aviser que son bac ne sera plus conforme à compter du 20 novembre. « Moi, je suis tout seul à la maison et je composte. Je ne voulais pas me retrouver avec un gros bac pour rien », indique-t-il en référence à son choix d’opter pour une capacité de 120 litres.

Le citoyen de la rue Des Rochers n’est pas surpris que l’origine de cette décision soit liée à la conception du camion puisqu’il a constaté lui-même la difficulté qu’il avait avec les petits bacs. « On est allés sur la lune il y a 50 ans et on n’est pas capable d’ajuster une machine. Je ne peux pas croire qu’il n’y a pas quelque chose à faire », a-t-il souligné au journal Le Manic, sans savoir à ce moment-là que les ajustements avaient bel et bien été apportés, mais de façon temporaire.

En raison de la non-conformité de son bac, Jacques Picard se demande maintenant ce qu’il fera avec. Il ne voit pas de quelle façon il pourrait le réutiliser. Il se demande si plusieurs de ces bacs ne se retrouveront pas ainsi à l’écocentre. Il trouve incongru pour un organisme qui fait dans le développement durable de générer ainsi des surplus.

Enfin, après avoir payé pour un bac de 120 litres qui ne lui servira plus à rien, il est mécontent d’avoir à sortir encore de l’argent de ses poches pour l’achat d’un nouveau bac.

Partager cet article