Charlie Lévesque s’approprie la coupe convoitée

Par Sandro Célant 28 septembre 2016
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Baie-Comeau – Le Baie-Comois Charlie Lévesque a poursuivi son ascension fulgurante sur la scène provinciale du tennis en s’appropriant les grands honneurs lors du récent Grand Prix Banque Nationale junior disputé à Québec.

Un des huit finalistes en lice pour cette compétition majeure, le jeune cogneur de 10 ans a de nouveau montré de quoi il se chauffait sur les surfaces de jeu du Peps de l’Université Laval et du club de tennis Avantage.

Charlie Lévesque s’est montré intraitable avec trois victoires en trois parties et a compilé un dossier sans tache de 6-0 au chapitre des sets remportés. Les quatre premiers n’ont d’ailleurs été qu’une formalité.

Confronté à Elias Yakoubi lors de la ronde inaugurale, le représentant local n’a mis que 54 minutes avant d’inscrire ces gains de 6-0 et 6-1. Au deuxième tour, il a eu besoin de sept minutes de plus pour éliminer Mathieu Labbé (2e tête de série) en des manches identiques de 6-1 et 6-1.

Grande finale

Le petit Charlie Lévesque a causé une grande surprise en venant à bout de Philippe-Elliot Bigonesse, première tête de série du tournoi.

Le petit Charlie Lévesque a causé une grande surprise en venant à bout de Philippe-Elliot Bigonesse, première tête de série du tournoi.

Qualifié pour la grande finale face au 1er favori du tournoi, Philippe-Elliot Bigonesse, Charlie a dû composer avec un scénario chambardé quant à l’horaire de la partie ultime prévue initialement le dimanche matin à 7 h 30.

Impliqué dans un camp d’évaluation tenu à Montréal, Bigonesse n’était pas disponible le matin et a proposé de reporter la partie en fin d’après-midi (17 h) sur le terrain du club Avantage.

Deux options s’offraient au Baie-Comois. La première lui accordait la victoire automatique ou patienter jusqu’au lendemain soir. « Je lui ai dit de prendre la médaille et de revenir. Il m’a répondu d’oublier cela qu’il n’allait pas gagner de cette façon et que s’il devait l’emporter, il le ferait sur le terrain », a raconté en riant sa maman, quelques jours plus tard.

Battu en trois manches face à ce même rival lors d’un tournoi estival à Repentigny, Charlie souhaitait prendre sa revanche. « C’est un très bon joueur et je voulais l’affronter. L’attente a été plus longue, mais je voulais jouer un vrai match », a ajouté le timide garçon avec franchise.

La journée

Qualifié le samedi soir, le finaliste et son père Michel ont trouvé une belle façon de passer la journée du dimanche en se rendant au Peps de l’Université Laval pour observer les joueuses professionnelles et profiter des installations.

L’espoir nord-côtier a même eu l’occasion de frapper des balles sur le court central avant la finale du double féminin, qui lui a permis de vivre une expérience spéciale dont il gardera un très bon souvenir.

Membre du duo tchèque victorieux du tournoi, Lucie Hradecka (une joueuse établie sur la scène mondiale) a fait don d’une de ses raquettes Wilson (légèrement endommagée) et l’a autographiée pour le petit gars de Baie-Comeau.

Fameux duel

Après toutes ces émotions, le tandem fils-père s’est déplacé au club Avantage pour le fameux duel qui, pendant près de deux heures, a donné droit à des échanges animées du début jusqu’à la toute fin. Le joueur local a finalement eu le meilleur avec des triomphes de 6-4 et 6-4.

Lévesque tirait de l’arrière 0-2 au premier set avant de revenir et gagner les deux parties suivantes. Bigonesse a toutefois repris une avance de deux parties, mais son rival n’a jamais baissé les bras pour renverser la vapeur avec quatre victoires de suite.

Au deuxième set, Charlie menait 4-0 avant de voir son opposant riposter en force et porter la marque à 4-4. « C’était 0-30 dans la partie suivante et là, j’ai commencé à être très nerveux. Heureusement, il a commis une faute directe et ça m’a permis de revenir et de gagner les deux parties suivantes ».

Très modeste, le petit athlète de quatre pieds et cinq pouces a savouré pleinement cette belle conquête. « Je suis très content. Ça n’a pas été facile en finale, mais j’ai vraiment bien fait d’attendre et d’avoir pris ma revanche ».


« Un comportement hors du commun »

Baie-Comeau – « Il affiche un comportement hors du commun et possède de très belles qualités pour un jeune joueur de son âge ».

Principal coordonnateur de la Coupe junior Banque Nationale, Louis Lemieux possède une feuille de route bien garnie sur la scène du tennis. Il vient de s’ajouter au groupe d’admirateurs de Charlie Lévesque.

« C’est un garçon très engagé quand il saute sur le terrain. Son exécution et sa vision de jeu sont surprenantes et nous l’avons de nouveau constaté lors du dernier tournoi. Il est très jeune, mais démontre déjà beaucoup d’aplomb », a commenté le responsable du réseau élite québécois.

Sur le plan technique, M. Veilleux s’est dit impressionné sur plusieurs volets. « Son revers et son coup droit sont solides et il sait même quand il doit envoyer des balles plus hautes afin de ralentir le rythme du jeu ».

Services

Le porte-parole reconnaît que les services représentent une facette à travailler. « Charlie a dû apprendre d’une façon un peu inorthodoxe. Il place la balle de l’autre côté du terrain, mais devra travailler sa mécanique pour améliorer cet aspect du jeu ».

Tout en reconnaissant le talent naturel et le grand potentiel de l’enfant de 10 ans, le dirigeant espère le voir à l’œuvre bien longtemps. « C’est vrai que vous êtes plus loin sur la Côte-Nord, mais Charlie devra continuer de se déplacer pour faire des gros tournois. Si c’est possible d’amasser des fonds pour le soutenir financièrement, cela vaut la peine, car il est bourré de talent ».

Après un autre week-end bien chargé dans l’organisation du récent tournoi, Louis Lemieux avait délégué son adjoint pour orchestrer la finale reportée du dimanche au club Avantage.

Présent pour le début du duel Lévesque-Bigonesse, l’homme devait partir et laisser son collègue prendre en charge. « J’étais fatigué, mais je n’ai pas pu quitter les lieux avant la fin de la partie. Cela résume assez bien la qualité du spectacle offert par ces deux beaux espoirs. »

 

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