David Suzuki s’arrête en Minganie et à Anticosti

5 juillet 2017
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De passage dans l’est de la Côte-Nord, le célèbre environnementaliste David Suzuki a fortement critiqué l’idée de mener des projets d’exploitation pétrolière sur Anticosti. Il a aussi souligné les efforts d’une coopérative bien implantée dans son milieu.

David Suzuki est d’abord venu en Minganie pour récompenser la coopérative Le Grenier boréal, de Longue-Pointe-de-Mingan, qui s’est distinguée dans le cadre d’un concours visant à mettre en valeur des projets positifs pour l’environnement. Le scientifique a ensuite profité de son passage dans la région pour visiter l’île d’Anticosti et notamment rencontrer les représentants de la communauté innue d’Ekuanitshit.

« Je ne savais rien à propos d’Anticosti, quelle était son histoire, d’où ça venait. J’ai été ravi de voir des activistes à Percé, et ici sur la Côte-Nord. Il semble y avoir beaucoup d’activités citoyennes et ça m’a encouragé », a lancé l’environnementaliste, qui a dit remarquer que l’industrie des combustibles fossiles exerce une certaine pression sur la population.

« Spécialement pour essayer de leur faire faire de la fracturation, c’est la façon la plus stupide d’obtenir de l’énergie que vous pouvez imaginer », a-t-il souligné. « Ce n’est pas juste ce qui est fait dans le sol, mais aussi l’eau qui doit être utilisé avec des produits chimiques, c’est juste de la folie », a poursuivi M. Suzuki.

Rappelons que Pétrolia a reporté ses travaux de fracturation hydraulique initialement prévus cet été sur l’île. Des négociations sont en cours avec le gouvernement de Philippe Couillard. Ce dernier souhaite mettre un terme au contrat convenu avec l’entreprise sous la gouverne de Pauline Marois pour l’exploitation d’Anticosti.

Dans ce contexte, David Suzuki a donné son appui aux communautés innues et à la CSN, qui demandent à ce qu’Anticosti soit reconnue comme patrimoine mondial de l’UNESCO, afin d’y empêcher pour de bon l’exploitation pétrolière.

Prix Action David Suzuki

La coopérative de solidarité agroforestière Le Grenier boréal a touché une bourse de 3000 $ en remportant le Prix Action David Suzuki. La démarche récompensée a pour objectif la production locale d’aliments biologiques et leur partage dans la communauté.

Sur les 150 candidatures en provenance de partout au Québec, une dizaine se sont retrouvées finalistes, puis Le Grenier boréal a été désignée grande gagnante en décembre.

Lors de la cérémonie de remise, une sculpture des artistes Johanne Roussy et Chantal Harvey à l’effigie de David Suzuki a été dévoilée. Elle permettra d’ancrer le souvenir du passage marquant du scientifique.

« Les beaux souvenirs de cette journée inoubliable nous donnent des ailes pour nous permettre de pousser notre entreprise encore plus loin », a indiqué Claude Lussier, fondateur du Grenier Boréal.

La visite de M. Suzuki dans la serre de l’école St-François-D’Assise aura été un moment particulièrement mémorable de son passage en Minganie. « M. Suzuki avait des étincelles dans les yeux en goûtant les légumes cultivés par les enfants et en les voyant heureux de participer à ce beau projet », a-t-on fait valoir à la coopérative.

Plus de 200 personnes ont participé aux activités entourant la journée de visite du scientifique. Des arbres ont été remis aux participants pour leur permettre de verdir leur environnement. À travers les discours prononcés par les différents intervenants, il a été question de l’importance de la diversification économique en développement durable, de la protection de l’environnement, de la lutte au réchauffement climatique et des avantages à travailler avec les communautés autochtones.

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