Intercar veut réduire son offre de service vers Québec

Par Charlotte Paquet 14 juin 2016
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Baie-Comeau – Intercar veut réduire son offre de service sur la ligne Québec-Baie-Comeau en supprimant l’un des deux allers-retours quotidiens à compter du 1er juillet. Le transporteur motive sa décision par une baisse de l’achalandage de 50 % en 10 ans et un déficit qui s’est élevé à 100 000 $ au cours de la dernière année.

« On est présentement en demande au niveau de la Commission des transports pour un changement d’horaire sur la ligne Québec- Baie-Comeau », confirme Josianne Simoneau, directrice du développement des affaires et de la mise en marché chez Intercar. Elle a bon espoir de recevoir l’aval de l’organisme.

Intercar doit trouver une façon d’améliorer sa situation financière au chapitre de cette liaison. « En rationalisant, on est capable de changer le scénario financier, mais c’est difficile d’évaluer les économies, car les revenus vont sûrement baisser », souligne Mme Simoneau.

Le nouvel horaire prévoit l’abandon des départs de 17 h 15 à partir du terminus de Sainte-Foy et de 6 h 50 de celui du terminus du boulevard La Salle à Baie-Comeau. Les départs de 8 h 45 de Sainte-Foy et de 11 h 30 de Baie-Comeau seraient préservés.

Intercar a choisi de conserver les heures de départ les plus populaires auprès de la clientèle. Selon l’entreprise, les voyages de jour attirent 78 % des gens.

Non, c’est non!

Maire de Baie-Comeau et préfet de la MRC de Manicouagan, Claude Martel est en total désaccord avec la diminution du service. « On va contester ça devant la Commission des transports. Ils ne doivent pas toucher aux deux départs de Baie-Comeau, car ils sont trop importants », s’écrie-t-il, furieux.

L’élu fait notamment référence aux gens qui prennent le départ de début de matinée afin de se rendre à un rendez-vous médical à Québec en après-midi. Il a aussi une pensée pour ceux qui vaquent à leurs obligations à Québec en journée et choisissent le départ de la fin de journée à partir de Sainte-Foy pour revenir sur la Côte-Nord.

Si le transporteur mène son projet à terme, prévient M. Martel, il peut oublier la participation financière de la MRC de Manicouagan pour assurer la survie de la liaison Sept-Îles-Havre-Saint-Pierre, comme c’est le cas cette année.

Dans les faits, les quatre MRC de la Côte-Nord desservies par Intercar ont toutes été sollicitées pour participer financièrement au maintien du service dans l’est dans le cadre d’un plan de réorganisation sur trois ans. L’entreprise réclame une aide de 28 000 $ pour les deux premières années et de 25 000 $ pour la troisième, précise Micheline Anctil, présidente de l’Assemblée des MRC de la Côte-Nord. De cette contribution dépend une subvention du ministère des Transports représentant trois fois le montant versé par le milieu.

Mme Anctil assure déjà que la MRC de la Haute-Côte-Nord sera solidaire avec celle de Manicouagan tant pour refuser la réduction du service que pour ne pas aider financièrement le transporteur si le projet se concrétise.

Solutions à trouver

Selon celle qui est également mairesse de Forestville, les élus demeurent conscients de l’importance de trouver des solutions pour le maintien du service d’autocar, car il est crucial pour la mobilité des Nord-Côtiers et le transport de colis.

Les MRC de la région sont sollicitées financièrement, mais les MRC de Charlevoix le sont-elles aussi, se questionne Mme Anctil, rappelant qu’elles font également partie de la liaison Québec-Côte-Nord.

Ensuite, lorsque le transporteur réclame une contribution financière aux MRC pour le maintien de la liaison Sept-Îles-Havre-Saint-Pierre et parle d’un déficit de 100 000 $ pour motiver la réduction de service entre Baie-Comeau et Québec, Mme Anctil dit manquer d’informations pour avoir la certitude que d’autres mesures de rationalisation n’auraient pas pu être appliquées ailleurs dans l’entreprise.

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