La Sécurité civile évacue le couple Boissinot-Foster

Par Charlotte Paquet 7 juin 2017
Temps de lecture :

Après s’être “auto-évacués” lors du glissement de terrain du 28 mai à Pointe-Lebel, France Boissinot et André Foster ont finalement été évacués par la Sécurité civile deux jours plus tard. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Les résidents des trois propriétés évacuées à la suite d’un glissement de terrain majeur survenu à Pointe-Lebel ont finalement pu réintégrer leur domicile après quelques jours, mais la Sécurité civile a exigé l’évacuation d’une nouvelle demeure en situation de danger imminent. Il s’agit de celle de France Boissinot et André Foster.

Quand l’éboulis du dimanche 28 mai est survenu sur une distance de 66 mètres, le couple, qui habite à trois maisons de la zone touchée, avait déjà choisi de « s’auto-évacuer » par crainte qu’un mouvement de sol n’emporte sa demeure dans le vide. De passage dans la péninsule Manicouagan quelques jours plus tard, les experts en géotechnique du ministère des Transports leur auront donné raison par une évacuation officielle d’une durée indéterminée.

La propriété du couple est située au 1227, rue Granier, dans le secteur de pointe Paradis. Le terrain a fondu comme neige au soleil au fil des ans. Un côté de la maison se trouve maintenant à 1 mètre du talus et l’autre côté à 1,7 mètre. « Ça fait un an qu’on demande l’autorisation de déplacer la maison sur une distance de 70 pieds (21,3 mètres) sur le terrain afin de la rapprocher de la rue », souligne l’homme.

Toutes les études de sol nécessaires au déménagement ont déjà été réalisées. Bien d’autres étapes ont été franchies, avec les couts inhérents, mais l’autorisation se fait toujours attendre, en raison notamment des nouvelles cartes de contraintes pour les zones à risque.

M. Foster et Mme Boissinot ont confiance d’obtenir l’aval du conseil municipal incessamment. Ils sont maintenant admissibles au programme d’aide financière du ministère de la Sécurité publique en pareille circonstance.

Il aura fallu que…

Il aura fallu que survienne le récent glissement de terrain pour que les autorités se réveillent, laisse entendre le citoyen. « Le monsieur de la Sécurité civile nous disait qu’il n’y avait pas de problème. C’est drôle que voilà un mois, ce n’était pas dangereux et là, ça l’est », raconte-t-il.

L’inspection de la semaine dernière faite par les experts en géotechnique, des spécialistes en mouvements de sol, a permis de faire débouler (!) les choses.

« Ils sont arrivés et ça n’a pas niaisé. Ils ont vérifié les bouts et mon terrain. Ils ont fait une petite réunion (sur place) avec la Sécurité civile et il a fallu ensuite qu’on évacue. Ils ne voulaient plus nous voir dans le coin », explique l’homme.

M. Foster et Mme Boissinot peuvent se rendre sur leur terrain, mais pas question pour eux de s’approcher de leur résidence. S’ils devaient y rentrer, plusieurs conditions devraient être respectées, reliées notamment à l’accompagnement par les pompiers et l’absence de pluie depuis 48 heures.

Des nuits sans sommeil

Depuis des mois et des mois, le couple peine à trouver le sommeil par crainte que la maison ne soit emportée pendant la nuit. Au lendemain de l’affaissement du 28 mai qui a emporté jusqu’à une distance de 10 mètres de terrain pour au moins une propriété, Mme Boissinot insistait d’ailleurs sur le fait que dans son cas, s’il avait fallu qu’elle perde 10 mètres, sa maison ne serait plus là.

Et si le glissement de terrain était survenu la nuit, il n’y a pas que la maison qui aurait enfilé dans le trou. « Nous aussi, on ne serait plus là », renchérit son conjoint en conclusion.

Partager cet article