L’immobilier connait ses jours les plus sombres en 10 ans

Par Charlotte Paquet 20 janvier 2017
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À Baie-Comeau, le nombre de transactions immobilières est passé de 196 à 176 en un an. La baisse aurait pu être plus marquée n’eût été de l’ajustement en conséquence des prix de vente. Photos Le Manic.

Les ventes de maisons ont un peu reculé en 2017 à Baie-Comeau, mais les prix ont augmenté. Photo Le Manic

Baie-Comeau – Le marché immobilier a continué de se détériorer sur la Côte-Nord en 2016. Dans les faits, il s’agit du pire bilan en 10 ans au chapitre du nombre de transactions dans les cinq principales villes de la région.

Selon des données émanant de la firme Évaluations Richard & associés, qui dresse le portrait de l’immobilier sur la Côte-Nord depuis de nombreuses années, que ce soit à Baie-Comeau, à Sept-Îles, à Port-Cartier ou encore à Forestville et à Havre-Saint-Pierre, les ventes de maisons accusent un retard par rapport à 2015.

« L’année 2016, c’est une année où l’on a constaté qu’il y avait un malaise dans les ventes de propriétés. C’est le contexte économique mondial qui nous affecte. Quand l’industrie minière et la forêt fonctionnent mal, on écope », fait remarquer l’évaluateur André Richard.

À Baie-Comeau, le nombre de transactions a chuté de 196 à 176 en un an. Dans le Secteur-Ouest, il est passé de 106 à 95 et, dans le Secteur-Est, de 90 à 81. « Il faut se compter chanceux d’avoir réussi à liquider 176 propriétés, mais il en reste autant sur le marché à vendre chez les courtiers », précise-t-il, en notant qu’actuellement, 171 propriétés (incluant 25 maisons mobiles) sont à vendre.

Du côté de Sept-Îles, 138 maisons ont changé de mains en 2016, comparativement à 182 un an plus tôt. Selon André Richard, il faut remonter au plus fort de la crise économique ayant frappé le secteur au début des années 80 pour connaitre un tel ralentissement. « En l’espace de 10 ans, le nombre de ventes a pratiquement diminué de moitié », dit-il.

Même si Port-Cartier (de 48 à 37) et Forestville (de 29 à 22) n’échappent pas à la tendance, c’est tout de même Havre-Saint-Pierre qui écope le plus avec une dramatique baisse de 28 à 6 dossiers de vente conclus. « Le marasme économique, c’est vraiment à Havre-Saint-Pierre », affirme l’évaluateur.

Prix de vente

Comme il fallait s’y attendre, la déconfiture de l’immobilier entraine une baisse du prix moyen de vente partout, sauf à Forestville où il a plutôt augmenté de 105 600 $ à 113 125 $. M. Richard parle d’une situation exceptionnelle. C’est d’ailleurs le seul endroit où le ratio du prix de vente moyen sur l’évaluation municipale est supérieur d’un petit 1,53 %.

À Baie-Comeau, le prix de vente moyen est passé de 176 400 $ à 163 550 $, soit à peine sous l’évaluation municipale. Dans le Secteur-Ouest, il s’est situé à 169 000 $, un écart de 19 000 $. Dans le Secteur-Est, il a été de 158 100 $, une diminution de 5 900 $. « Ça se vend quand même bien, car les prix sont accessibles. C’est un marché d’acheteurs », souligne l’évaluateur.

Du côté de Sept-Îles, le prix moyen est demeuré élevé à 237 000 $, un mince écart à la baisse de 1 500 $. C’est 10 % de moins que l’évaluation municipale. À Port-Cartier, le prix moyen de 189 200 $ représente une baisse de 2 900 $ par rapport à 2015.

Fait à noter, en Haute-Côte-Nord, la construction d’une route de contournement dans les villages de Longue-Rive et de Portneuf-sur-Mer a eu un impact négatif sur le marché immobilier avec le temps. « C’est comme si ces gens-là se sont retrouvés comme dans des villages isolés et ç’a fait diminuer la valeur de leurs propriétés », conclut celui dont la firme dessert l’ensemble de la Côte-Nord.

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