Panda Manicouagan souffle 20 bougies

Par Charlotte Paquet 26 mai 2017
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Baie-Comeau – « Il y a 20 ans, si tout ça avait existé comme c’est le cas aujourd’hui, ça aurait changé des choses dans ma vie et dans celle de mon fils. »

Celle qui parle ainsi, c’est Diane Dugas, maman d’un fils de 31 ans qui vit avec un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité et membre fondatrice de Panda Manicouagan, un organisme qui célèbre ses 20 ans cette année. Elle y a travaillé pendant 11 ans comme coordonnatrice avant de quitter son poste et d’y revenir par intérim récemment.

Diane Dugas reconnait que de grandes avancées ont été réalisées dans le domaine du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, communément appelé TDA/H. Oui, les connaissances et les services se sont heureusement améliorés, mais il reste encore beaucoup à faire, notamment du côté de l’école.

« L’école sera toujours le cheval de bataille des parents. Ce sera toujours le principal combat », assure la coordonnatrice par intérim, rappelant les troubles d’apprentissage auxquels sont confrontés plusieurs jeunes.

Elle ne jette aucunement la pierre aux enseignants, qui font un travail extraordinaire avec les moyens qu’ils ont. Mais quand on a trois ou quatre enfants atteints d’un TDA/H dans une classe, c’est difficile de répondre à leurs besoins. Il faudrait plus de ressources, donc plus d’argent.

Parmi les premiers

Panda Manicouagan, qui réunit des parents d’enfants TDA/H et des intervenants, a été le quatrième organisme du genre à voir le jour au Québec. « C’était pour s’aider entre nous. Il y a 20 ans, il n’y avait pas beaucoup de littérature. Il y avait un livre, un seul », dit sa coordonnatrice par intérim, faisant référence à l’ouvrage Enfant hyperactif et lunatique, écrit par le Dr Guy Falardeau, un pédiatre qui a d’ailleurs été invité à Baie-Comeau à quelques reprises.

Phénomène plutôt obscur voilà deux décennies, le fameux trouble déficitaire de l’attention est aujourd’hui on ne peut plus connu et diagnostiqué. Des pas importants ont été effectués au chapitre de la littérature et des émissions traitant du sujet. « Aujourd’hui, il y a des livres qui s’adressent directement à lui (au jeune). Donc, il se comprend mieux. Il sait qu’il est différent, mais a des trucs pour agir en conséquence et essayer de mettre en place des stratégies », explique Mme Dugas.

Il est important de poser le bon diagnostic, car les risques sont grands d’utiliser à toutes les sauces les expressions TDA/H. Mme Dugas assure que des surdiagnostics, il y en a. « Aujourd’hui, il n’y a plus de tolérance. Dès qu’un enfant bouge, il est hyperactif », déplore-t-elle.

Des parents dépassés

Les parents qui sont dépassés par les événements et qui ont l’impression de passer leur temps à faire de la discipline et à répéter inlassablement les mêmes choses sont ceux qui vont chercher de l’aide auprès de l’organisme communautaire.

Certains sont en situation de détresse. Diane Dugas cite l’exemple d’une maman seule avec sa fille qui, depuis trois ans, n’a pas trouvé l’occasion d’aller prendre un simple café avec des amis, son enfant lui tirant trop de jus.

Panda Manicouagan cherche à outiller ces parents pour qu’ils se prennent en main. En plus d’avoir étendu ses ramifications en Haute-Côte-Nord au cours des dernières années, il a aussi développé des services de répit et d’aide aux devoirs, offerts par deux éducatrices spécialisées. La coordonnatrice par intérim en est très fière.

Le répit peut aller d’une période de trois heures jusqu’à une fin de semaine complète, si besoin est. Du côté de l’aide aux devoirs, ce service permet de travailler avec les parents afin qu’ils puissent à leur tour aider leurs jeunes.

Comparativement à il y a 20 ans, les parents et les intervenants sont plus enclins à aller chercher de l’aide. « Il y a des histoires de réussites extraordinaires et des histoires en cours. Ce sont des petites graines qu’on sème à tous les jours », raconte Mme Dugas, qui s’apprête à laisser les commandes de l’organisme à une nouvelle coordonnatrice, Karine Bélanger.

Fait à noter, l’organisme soulignera ses deux décennies d’existence par l’entremise d’une conférence offerte par Jimmy Sévigny, un motivateur hors pair, sur le thème Choisir sa destinée. Les 280 places disponibles se sont envolées à la vitesse de l’éclair. « Le pouvoir appartient à l’enfant et à l’adulte qui sont touchés. Dans la vie, t’as toujours le choix de faire les bons choix », conclut la porte-parole, en lien avec le thème.

 

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