Québec doit en faire plus pour les municipalités

Par Steeve Paradis 22 juin 2018
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Baie-Comeau – Pour l’Union des municipalités du Québec (UMQ), l’époque où Québec ne paie pas de taxes sur les immeubles gouvernementaux doit maintenant prendre fin. Le président de l’organisme en fait « une question de principe ».

« Vous, si vous ne payez pas vos taxes, la municipalité peut saisir votre résidence. Mais elle ne peut pas saisir le gouvernement », a lancé Alexandre Cusson, lors de son passage dans les bureaux du Manic dans sa tournée des régions. La justice fiscale est l’une des quatre priorités de l’UMQ en cette période préélectorale.

« Pour Baie-Comeau, ce sont 700 000 $ par année que Québec ne paie pas et pour l’ensemble de la Côte-Nord, ça représente une somme de 2,3 millions », a-t-il ajouté.

Ceci dit M. Cusson, aussi maire de Drummondville, est loin d’être en faveur d’une dépendance encore plus forte des municipalités à l’égard des taxes foncières, qu’il qualifie de « modèle du 19e siècle », non adapté entre autres à la nature de plus en plus numérique du commerce.

Puisque les municipalités québécoises tirent près de 70 % de leurs revenus des taxes foncières, comparativement à 40 % en Ontario, le président de l’UMQ souligne qu’il est « hors de question qu’on préconise une hausse des taxes foncières. On ne peut pas mettre en péril la compétitivité de nos entreprises en haussant les taxes, elles vont aller s’installer ailleurs », enchaîne celui qui invite les élus locaux à interroger de près les candidats aux élections provinciales afin qu’ils dévoilent leurs positions sur les enjeux soulevés par l’organisation qu’il préside.

Un point de TVQ

C’est pour sortir de cette dépendance qu’Alexandre Cusson mise beaucoup sur le transfert aux municipalités d’un point de la taxe de vente du Québec (TVQ), un engagement pris ce printemps par les quatre principaux partis politiques lors des assises de l’UMQ.

« Ce 1% de TVQ, c’est une excellente nouvelle, car ça permettra aux municipalités de profiter elles aussi des fruits de la croissance économique du Québec. Le Québec va bien économiquement mais au (niveau) municipal, on ne sent pas cette manne », a-t-il fait valoir.

M. Cusson a d’ailleurs affirmé que la relation Québec-municipalités s’est considérablement améliorée ces dernières années, particulièrement depuis l’adoption de la loi 122, visant à reconnaître les municipalités comme gouvernements de proximité.

« Cette vision politique doit maintenant percoler dans les ministères, la fonction publique, d’où le thème de notre tournée, De la parole aux actes. L’autonomie (des municipalités) est dans la loi, il faut maintenant qu’elle arrive dans la vie », de clamer le président.

Transport collectif

La question du transport collectif, et plus largement la mobilité durable, préoccupe également le président de l’Union des municipalités du Québec. À son avis, il s’agit d’un dossier vital pour ses membres, peu importe la taille de la localité, surtout que les coûts d’exploitation sont encaissés entièrement par le palier municipal.

Alexandre Cusson dit aussi souhaiter que Québec n’encadre pas trop serré les visions des unes et des autres en matière de mobilité durable.

« Quel que soit le modèle retenu, toutes les municipalités ont droit à un soutien des gouvernements. Il n’y a personne de mieux placé que Baie-Comeau pour connaître les besoins de Baie-Comeau », a-t-il conclu.

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