Une noyade évitée dans la piscine du camping

Par Charlotte Paquet 2 août 2017
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Alexis Girard pose avec celle qui lui a sauvé la vie, la sauveteuse Carolanne Gagnon.

Baie-Comeau – Des parents de Chute-aux-Outardes, Hélène Dumont et Raphaël Girard, doivent aujourd’hui une fière chandelle à une jeune sauveteuse de 17 ans, Carolanne Gagnon. Sans son intervention rapide, leur fils ainé, Alexis, ne serait peut-être plus de ce monde.

Le vendredi 28 juillet, vers 16 h, Carolanne était à son poste pour surveiller la dizaine d’enfants qui se trouvaient dans la piscine du camping Parc de la rive à Pointe-aux-Outardes, secteur Baie-Saint-Ludger. En raison du beau temps, la plupart des campeurs se trouvaient à la plage, explique-t-elle.

Carolanne observait les enfants s’amuser quand tout à coup un homme qui se trouvait près d’elle a fait remarquer : « Il tient donc bien sa respiration longtemps celui-là. » Il n’en fallait pas plus pour qu’elle saute dans la piscine pour découvrir qu’un jeune garçon avait le bras pris dans le drain du système de filtration et le visage sous l’eau. Le phénomène de succion l’y retenait prisonnier.

« Ç’a été dur de le retirer. Je n’ai jamais forcé comme ça dans ma vie. Deux messieurs sont venus m’aider », raconte la sauveteuse. L’un d’eux arrivait d’ailleurs tout bonnement de la plage lorsqu’elle l’a hélé pour obtenir de l’aide additionnelle. Il s’agit de Louis-Guy Gagnon et Sylvain Houde.

Quand le trio a finalement réussi à extirper le bras du jeune du drain, Carolanne l’a rapidement sorti de la piscine et étendu sur le dos pour commencer les manœuvres de réanimation. Alexis était en arrêt cardiorespiratoire.

De l’aide

Jessica Brisson Chartrand, qui campait avec sa fille de quatre ans, est rapidement arrivée sur les lieux du drame dès qu’elle a appris ce qui venait de se passer. Formée en réanimation cardiorespiratoire et première répondante, elle aussi savait quoi faire en pareille circonstance.

« Jessica était derrière moi et elle m’a dit : « Si tu as besoin d’aide, je peux t’aider. Elle m’a rassurée et elle a rassuré l’enfant », poursuit la jeune fille. Il aura fallu une quarantaine de compressions pour qu’Alexis revienne à lui.

« Il n’avait plus de couleur. Il était blanc », renchérit la première répondante, en racontant ce qu’elle a vu à son arrivée. Elle dit avoir pris la relève de Carolanne pendant que celle-ci parlait avec les ambulanciers au téléphone. « J’ai continué les manœuvres. Il s’est mis à vomir. On l’a mis sur le côté. On a demandé des couvertures. J’enlevais le vomi tant que ça sortait. Je lui parlais en lui disant : « Fais-moi un signe de tête si tu me comprends », se remémore Jessica Brisson Chartrand.

« Tout ce que je me disais dans ma tête, c’est : « Respire, respire ». Dans un cours de secourisme, on est tous relaxes, mais là, c’est live. Je ne me voyais pas faire les manœuvres et qu’il ne revienne pas », précise la dame.

Un ange

Hélène Dumont et Raphaël Girard ne tarissent pas d’éloges à l’égard de celle qui a sauvé la vie de leur fils. Ce geste de bravoure, ils ne veulent pas qu’il reste lettre morte.

Dimanche, ils sont allés remercier Carolanne près de la piscine du terrain de camping en compagnie d’Alexis. Ils lui ont offert des fleurs et une chaine avec un ange dessus. « Ils m’ont dit que j’étais leur ange », raconte la jeune fille.

Invitée à décrire comment elle se sent après ce qui s’est passé à la fin de la semaine dernière, la sauveteuse avoue être fière d’elle. « Je ne savais pas comment j’allais réagir si ça (un sauvetage) m’arrivait un jour », dit-elle. Aujourd’hui, Carolanne le sait.

Travaux temporaires

Du côté du terrain de camping, son propriétaire, Michel Lavoie, soutient que la piscine est en place depuis 35 ans et que c’est la première fois qu’un accident du genre arrive. Selon lui, l’infrastructure est inspectée à chaque deux ou trois ans.

Depuis l’accident, un grillage a été placé devant le drain de façon temporaire pour une question de sécurité. « On fait en sorte que ça n’arrive plus. (…) Tout le monde a eu sa petite leçon », indique M. Lavoie. Quand la piscine sera vide à la fin de l’été, des travaux permanents seront réalisés.

En parlant de la jeune sauveteuse à l’emploi du camping pour l’été, le propriétaire affirme : « On savait qu’elle était bonne, mais là, on le confirme ».

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