Une pénurie de procureurs de la Couronne frappe Baie-Comeau

Par Charlotte Paquet 29 septembre 2016
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Le nombre de procureurs de la Couronne au palais de justice de Baie-Comeau passera bientôt à deux. Cinq postes sont nécessaires pour assurer efficacement l’application de la justice.

Les deux hommes arrêtés mercredi doivent comparaitre jeudi après-midi au palais de justice de Baie-Comeau. Photo archives Le Manic

Baie-Comeau – Le directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP) du Québec manque d’effectifs au palais de justice à Baie-Comeau. Cinq procureurs de la Couronne sont normalement en poste pour assurer l’application de la justice, mais il pourrait n’enrester que deux bientôt.

« Le bureau des procureurs de la Couronne vit des moments difficiles pour toutes sortes de raisons », concède le porte-parole du DPCP au Québec, René Verret.

Actuellement, deux procureures sont absentes. L’une est en congé de maternité et l’autre en congé de maladie. Une troisième est en processus de changement de district judiciaire. L’équipe en place ne sera plus constituée que de deux procureurs, dont Me Robin Tremblay, procureur-chef adjoint pour la région Est-du-Québec et Côte-Nord.

Quand on connait la lenteur du processus judiciaire et le phénomène des multiples remises, la pénurie a de quoi inquiéter. Questionné sur l’impact pour le suivi des dossiers, M. Verret tente de se faire rassurant. « Les gens (en place) travaillent doublement. Ils prennent les bouchées doubles, mais c’est sûr qu’on est préoccupés pour les victimes et les témoins. On souhaite que ça ne retarde pas les dossiers, mais, malheureusement, ce sont des choses qui arrivent», indique-t-il, rappelant que la maternité fait partie des réalités de la vie, tout comme la maladie d’ailleurs.

Le porte-parole insiste sur le fait que des efforts importants sont faits pour s’assurer d’offrir aux gens de la région les services auxquels ils ont droit.

Recrutement difficile

Le recrutement de nouveaux procureurs de la Couronne n’est pas évident. C’est d’autant plus le cas lorsqu’il est question d’un remplacement à titre d’occasionnel. Pour un avocat de la défense qui pourrait être intéressé à faire le saut du côté de la poursuite, il n’est pas évident de laisser sa pratique et ses dossiers quand aucune permanence ne peut lui être offerte.

Plusieurs démarches sont en cours pour pourvoir les postes vacants. Des tentatives sont menées au sein d’autres districts judiciaires par l’affichage de postes, mais elles demeurent vaines pour le moment.

« On essaie de trouver des gens qualifiés et compétents. Il faut combler les postes. S’il y en a cinq, c’est que ça en prend cinq à Baie-Comeau », conclut M. Verret.

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