Pointe-Lebel : Une autre maison déménagée

6 novembre 2012
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Baie-Comeau – Une deuxième maison a été déménagée à Pointe-Lebel la semaine dernière, en raison des risques liés à l’érosion des berges.

Marlène Joseph-Blais

La demeure de Louise Lavoie, qui était située au 1116, rue Granier, à Pointe-Lebel, faisait partie des deux résidences identifiées en 2011 par le ministère de la Sécurité publique comme étant à risque d’être emportées en cas de grande marée. C’est le 31 octobre qu’a finalement été déménagée la maison, après plusieurs mois d’attente pour obtenir un terrain. «J’espérais avoir un terrain juste en face de celui où était placée la maison, mais j’ai su le 1er août que ça n’allait pas fonctionner. J’ai dû faire des recherches et j’ai finalement pu acheter le terrain situé au 1116, d’un particulier que je connaissais», explique Mme Lavoie.

Un long processus

L’étape du déplacement de la demeure s’est fait rapidement, mais ce sont des mois de préparation qui l’ont précédée, tandis que des semaines d’ajustements sont à venir. Mme Lavoie a remis la réalisation de la majorité des travaux entre les mains d’un entrepreneur, Denis Lapointe, propriétaire de Construction Ultima. «Il n’y avait pas vraiment de risque au moment de déplacer la maison, parce que l’entrepreneur choisi, Héneault et Gosselin, en a fait plusieurs autres. Il a l’expertise requise», précise M. Lapointe.

Le processus de déplacement a été enclenché le 29 octobre, alors que la maison a été soulevée du solage. On l’a déplacée et tournée sur elle-même le 30, pour qu’elle soit prête à traverser le kilomètre séparant les deux terrains le lendemain. «C’est presque autant de travail que pour bâtir une maison! Il faut demander plusieurs permis, orchestrer les sous-traitants, coordonner Hydro-Québec et les autres fournisseurs. C’est plusieurs semaines de préparation», ajoute-t-il.

Faire un deuil

Pour Louise Lavoie, ce déménagement représente une énorme perte. «Quand je me suis installée à Pointe-Lebel, c’était pour être sur le bord de l’eau. Maintenant, ce n’est plus le cas», observe-t-elle. Quand la décision a été prise par le ministère de la Sécurité publique, il était hors de question, pour Mme Lavoie, de quitter sa demeure. «Elle a été rénovée et agrandie en 1989. Ils m’offraient une compensation basée sur l’évaluation de 1983. Pour rentrer dans mon argent, après l’achat et les rénovations, je n’avais pas le choix de la faire déplacer», soutient-elle.

Mme Lavoie considère que son terrain a été sacrifié et que les choses auraient pu se passer autrement. «Comme les terrains suivants le mien ont été enrochés, la détérioration des autres terrains est plus rapide. Tout ce que j’espère maintenant, c’est que mes voisins soient épargnés», dit-elle. Le ministère verse une compensation financière pouvant aller jusqu’à 150 000 $ pour les frais de déménagement. Mme Lavoie assure qu’elle n’obtiendra jamais autant d’argent. «Il ne me rembourseront pas tous les frais. C’est un énorme investissement, autant financier qu’émotionnel, et je remercie mes proches d’avoir été là pour moi», conclut-elle.

 

Photo : Le déplacement de la maison s’est fait sous escorte policière, pendant une durée d’environ 20 minutes. Louise Lavoie devrait pouvoir regagner son domicile au cours de la semaine. (Le Manic)

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