La Manicouagan réitère son désir d’avoir son propre tracé ferroviaire

20 février 2013
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Baie-Comeau – Sans se réjouir de l’interruption de l'étude de faisabilité sur le projet de ligne ferroviaire prévu entre le port de Sept-Îles et la fosse du Labrador par la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN), Innovation et Développement (ID) Manicouagan veut profiter de l’opportunité pour faire valoir à nouveau son propre tracé entre Baie-Comeau et Fermont.

Julie-Andrée Verville

Innovation et Développement Manicouagan considère qu’il existe d’autres possibilités de tracés, qui permettraient d’atteindre des parties du territoire à fort potentiel minéral ne pouvant être reliées au tronçon du CN. La Corporation demande donc au gouvernement de procéder à une analyse approfondie des options et des tracés de transport afin de maximiser le plein potentiel du développement nordique. «Le tracé ferroviaire vers les installations portuaires de Baie-Comeau devrait être considéré et l’analyse devrait couvrir une plus grande étendue de territoire et de gisements», constate le directeur du développement industriel chez ID Manicouagan, Guy Simard.

M. Simard rappelle que l’ouest de la Côte-Nord n’a pas de transport pour ses ressources minérales. À ce titre, Port-Cartier est reliée par voie ferrée au Mont-Wright par la compagnie ArcelorMittal Canada et un lien ferroviaire existe déjà entre Sept-Îles et Schefferville par le biais de Transport ferroviaire Tshiuetin (TFT) et de la Compagnie de chemin de fer du Littoral Nord de Québec et du Labrador (QNSL).

Un tracé plus adapté

De plus, selon ID Manicouagan, le projet ferroviaire envisagé par le CN ne devrait pas couvrir un seul port minéral, mais en comprendre plusieurs pour permettre un développement maximal des différents projets miniers de la Côte-Nord, dont ceux à l’est de la rivière Manicouagan jusqu’à Gagnonville. «L’approche à privilégier quant aux infrastructures de transport doit prendre en compte plus d’un site portuaire, et ce, dans le but de mieux répartir les impacts économiques, environnementaux et sociaux liés au développement des projets», indique la présidente du comité Développement nordique Manicouagan, Christine Brisson.

Le directeur du développement industriel chez ID Manicouagan est d’avis que certains projets, qui sont à un stade avancé de l’exploration, pourraient aller de l’avant dans la Manicouagan si un transport ferroviaire les reliait au quai de Baie-Comeau. «Tout ce qui est entrepris par la région de Manicouagan s’intègre dans cet axe de développement, soit le quai en eau profonde, l’agrandissement du site industriel, le gaz naturel et le projet de quai pour minéraliers», précise-t-il. Si le projet du CN est réalisé et n’autorise pas d’autres tracés, M. Simard assure que ce serait dommageable pour la région et que cela fermerait la porte à d’autres projets miniers qui ne sont pas nécessairement reliés au fer ni situés près du lien ferroviaire projeté.

Conjoncture économique

La corporation croit d’ailleurs que le fait que le projet du CN ait freiné démontre que le développement de projets miniers comme le fer, au Québec, est fragile dans la conjoncture actuelle. En effet, les investisseurs des projets miniers localisés dans la fosse du Labrador doivent conjuguer avec une baisse des prix des ressources et une nécessité de trouver des solutions de transport pour expédier leurs minerais. «Dans ce contexte, il est nécessaire d’envisager de nouvelles options pour réduire les coûts d’opération des entreprises et augmenter l’attractivité du territoire pour accueillir des investissements», énonce M Simard.

ID Manicouagan compte présenter à nouveau son projet de tracé ferroviaire au ministère des Ressources naturelles, qui avait été soumis au Bureau de transition du Plan Nord avant la création du Secrétariat au développement nordique.

Rappelons que le CN a annoncé le 12 février l’interruption officielle de l'étude de faisabilité sur son projet de construction d'une ligne ferroviaire de 800 km pour relier les projets miniers de la fosse du Labrador au port de Sept-Îles. Entreprise en août avec son partenaire, la Caisse de dépôt et placement du Québec, l’étude a progressé sans interruption au cours des derniers mois. Elle a été arrêtée en raison des réalités du marché actuel. En effet, des retards seraient prévus dans les projets de développement minier dans la fosse du Labrador et dans les environs.

 

Photo : Innovation et Développement (ID) Manicouagan veut profiter de l'interruption de l'étude de faisabilité du tracé ferroviaire du CN entre Sept-Îles et Schefferville pour faire valoir à nouveau son propre tronçon entre Baie-Comeau et Fermont. (Innovation et Développement Manicouagan)

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