Développement intersecteurs : La tension monte

6 mars 2013
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Baie-Comeau – Le développement en cours entre les secteurs Est et Ouest de la Ville a causé des tensions entre la mairesse Christine Brisson et le candidat à la mairie Paul Joncas, qui se sont renvoyés la balle au cours des derniers jours.

Marlène Joseph-Blais

«Pourquoi actuellement on doit faire une phase 2? Il y a six millions qui ont été investis en pures pertes et un autre six millions qui s’en vient. Arrêtons tout ça!», martèle Paul Joncas, qui considère que si la structure économique du projet n’est pas revue, les finances de la municipalité s’enfonceront, ce qui contribuera à alourdir la taxation imposée aux citoyens. «La mairesse n’était pas obligée d’utiliser son vote prépondérant. Le projet n’aurait pas été accepté et on aurait pu attendre qu’un investisseur arrive. Il n’y a pas de file d’attente pour les terrains en ce moment», soutient l’ancien administrateur de la ville.

La mairesse, quant à elle, persiste à dire qu’il est impératif de poursuivre ce qui a été entamé. «Si on veut créer de la richesse foncière, ça prend des investissements», affirme l’élue. Selon elle, les six millions empruntés, répartis sur 25 ans, n’auront pas un impact direct sur le compte de taxes des contribuables, comme le prétend celui qui souhaite lui ravir la mairie. «M. Joncas se fie à la planification financière de 2003 – 2004, mais on a une réalité qui n’est pas celle-là. […] En 2003 – 2004, on se disait qu’on aurait des investissements rapides. Force est de constater que ce n’est pas le cas», explique Mme Brisson.

Un besoin réel?

En ce qui concerne l’engouement réel ou imaginé par rapport aux terrains rendus disponibles dans le nouveau développement résidentiel, la mairesse souligne que l’assouplissement des règles relatives à la construction des demeures convaincra des acheteurs qui étaient encore hésitants. Elle cite en exemple les rues Fraser et Robin, qui auraient nécessité respectivement 20 et 16 ans pour être complètement développées. «Selon M. Joncas, c’est comme si j’avais réinventé la façon de faire. Ce n’est pas le cas! On n’est pas pour abandonner tout ce qui a été fait», observe Mme Brisson, qui réitère l’importance de créer de nouveaux terrains afin d’accueillir les gens qui seraient prêts à s’établir ici.

«Ce n’est pas vrai qu’il n’y a plus de terrains disponibles à Baie-Comeau. Il y a d’autres endroits dans la ville où on peut développer à peu de coûts», avance M. Joncas, en citant le secteur Bois-du-Nord et la rue Fraser en exemple. Sans faire part d’une quelconque affiliation avec certains conseillers municipaux, l’aspirant maire croit qu’il est juste que les élus se prononcent contre le projet. «Je pense que les gens au conseil font leur travail», a-t-il exprimé, au sujet des échanges animés qui ont suivi le vote serré visant à adopter le règlement d’emprunt de 6 M$, lors d’une séance extraordinaire tenue le 25 février.

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