Mason Graphite : La propriété du lac Guéret pourrait être exploitée pour 90 M $

5 juin 2013
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Baie-Comeau – La compagnie Mason Graphite pourrait exploiter une mine de graphite sur sa propriété du lac Guéret, située à 300 kilomètres au nord de Baie-Comeau, moyennant un investissement de 89,9 millions de dollars ($). C’est ce qu’a démontré l’étude économique préliminaire du projet, dont les résultats ont été publiés le 22 avril.

Marlène Joseph-Blais

D’après ces conclusions, Mason Graphite entrevoit la possibilité d’exploiter une mine à cet endroit pendant 22 ans, et ce, avec une production annuelle de 50 000 tonnes de concentré de graphite. Les coûts de production sont estimés à 390 $ la tonne de produit fini, alors qu’elle se vend actuellement 1 525 $, en moyenne. Dans ces circonstances, la minière estime pouvoir atteindre un retour sur son investissement après deux ans et demi d’exploitation.

Le directeur du développement industriel chez Innovation et développement (ID) Manicouagan (CLD), Guy Simard, indique que les études de faisabilité du projet seront entamées dès 2013, selon les informations qui lui ont été transmises par le chef de la direction de Mason Graphite, Benoît Gascon. Cette étape rendra plus tangible la possibilité de déployer une mine sur la propriété du lac Guéret, puisque l’étude économique préliminaire récemment conclue ne permet pas à l’entreprise d’obtenir du financement auprès des institutions financières. «On va tenter de définir le projet de façon plus précise, par rapport aux coûts d’aménagement, des installations et des dépenses d’exploitation en sol nord-côtier, par exemple», explique M. Simard.

Chez ID Manicouagan, on estime que l’absence de gaz naturel sur la Côte-Nord ne devrait pas être un facteur aussi déterminant dans ce projet qu’il l’a été pour la minière Argex, qui aurait pu implanter son usine de transformation de titane à Baie-Comeau, si elle avait eu accès à cette énergie. «Le procédé de concentration, de séparation du minerai, n’est pas à haut fourneau. Ça nécessite donc une quantité de gaz qui est moindre», mentionne le directeur du développement industriel. Il considère qu’une fois les études de faisabilité réalisées, il serait étonnant que les données divergent complètement de celles qui ont été annoncées en avril. «La mine est là, les infrastructures routières sont viables, je ne vois pas pourquoi le projet ne se ferait pas», observe-t-il.

Transformation

Pour l’instant, le projet d’établir une mine de graphite à 300 kilomètres au nord de Baie-Comeau ne comprend pas la possibilité de transformer le minerai «On ne parle pas de faire des produits à base de graphite, mais bien de transformer une roche qui contient un pourcentage de graphite», précise Guy Simard, ajoutant que Mason Graphite prévoit exporter le minerai extrait vers les marchés américains et outre-mer. «Moi, personnellement, je n’ai pas d’objection à ce que Mason ne soit pas un transformateur. Si ça peut nous permettre d’attirer d’autres entreprises qui transforment le graphite, le tour est joué», conclut-il.

La Ville collabore

À la Ville de Baie-Comeau, on apporte du soutien à Mason Graphite, de la même façon qu’on le fait avec les autres joueurs qui pourraient s’installer dans la Manicouagan. «On collabore avec eux, que ce soit directement à la Ville ou chez ID Manicouagan. C’est un projet très intéressant, mais ça demeure des décisions d’affaires», soutient la mairesse, Christine Brisson. Bien que la propriété du lac Guéret soit située sur un territoire non organisé (TNO), la municipalité serait assurément concernée par l’implantation d’une mine à cet endroit, puisque de futures infrastructures administratives pourraient y être construites, notamment.

 

Photo : Tirée du rapport de Mason Graphite

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