La fenestration de la Cathédrale St-Jean-Eudes refaite pour plus de 500 000 $

17 juillet 2013
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Baie-Comeau – La Fabrique St-Jean-Eudes ne pouvait plus se permettre de reporter le projet de réfection de sa fenestration, afin d’éviter que la Cathédrale ne se détériore rapidement. Entrepris le 13 mai 2013, les travaux vont bon train et totaliseront plus de 500 000 $ une fois terminés, soit vers la mi-août.

Julie-Andrée Verville

Depuis 2004, la Fabrique souhaitait remettre à neuf les vitraux colorés de sa cathédrale, mais faute d’argent et de prise en charge du projet, cette volonté avait été mise de côté pour un temps. En août 2012, l’abbé Alain Latulippe et le conseil de la Fabrique, voyant l’urgence d’agir, ont offert à l’ancien directeur général de la Ville de Baie-Comeau, Jean-Guy Rousseau, de de mettre en branle et de superviser les travaux, de façon bénévole. «La situation commençait à être grave, avec l’infiltration d’eau. Pour être dû, c’était dû. Les fenêtres commençaient à enfoncer dans le bois à cause de la pourriture», explique M. Rousseau, qui a monté le projet et l’a présenté lors d’une assemblée aux paroissiens.

Malgré quelques mécontentements, les vitraux doivent être mis de côté, étant trop dispendieux à remettre à neuf, et remplacés par des fenêtres à vitres thermos. «Ce n’est pas considéré comme un édifice patrimonial et en examinant avec le ministère de la Culture si nous aurions droit à des subventions, nous avons su que nous n’étions pas admissible. Refaire les fenêtres avec le vitrail, ça aurait peut-être coûté 3 millions $», soutient le maître d’œuvre des travaux. Le remplacement des vitraux, uniquement dans la partie sous le clocher, avait déjà coûté 30 000 $.

Lors de la présentation devant l’assemblée, les paroissiens ont voté en masse en faveur du projet, sachant qu’au coût de quelque 500 000 $, il s’agissait d’un prix raisonnable, sans compter que si les travaux n’étaient pas entrepris rapidement, c’est l’ensemble du bâtiment qui serait ruiné. «Ça faisait 30 ans qu’il n’y avait pas eu d’entretien majeur. Les gens savaient qu’on sauvait notre église», constate M. Rousseau.

Offre avantageuse

Le 28 février 2013, l’entrepreneur en construction de Baie-Comeau G.M. Laplante, invité à réaliser les travaux, déposait une soumission de 447 000 $ plus taxes, ce qui correspondait au prix fixé par M. Rousseau. Toutefois, à la demande de l’évêque Mgr Jean-Pierre Blais et de son conseil presbytéral, qui avaient leur mot à dire dans le projet, les fenêtres courtes privilégiées au départ ont été remplacées par un plus grand format, pour 50 000 $ de plus.

Alors que la portion démolition a été confiée à G.M. Laplante, le sous-traitant de Jonquière Vitrerie A E Fortin inc. a obtenu le mandat de poser les fenêtres. En plus d’offrir un éclairage bonifié et un meilleur confort aux paroissiens, les nouvelles fenêtres permettront des économies notoires sur le chauffage, alors que plus de 55 000 $ ont été dépensés en 2012 pour chauffer l’édifice à l’huile.

Une deuxième vie

Comprenant l’attachement de la population envers les vitraux de la cathédrale, Jean-Guy Rousseau a demandé à l’entrepreneur de conserver intactes le maximum de pièces possibles. Grâce à une entente avec la Régie de gestion des matières résiduelles de Manicouagan, les vitraux sont entreposés au Complexe de gestion intégrée des matières résiduelles de Manicouagan, afin que les artistes et la population puissent s’en procurer des morceaux et leur donner une seconde vie. Pour mettre un peu de couleur dans le bâtiment, qui n’aura plus de vitraux, le superviseur des travaux pense à faire appel à l’imagination des artistes locaux pour peindre les cadres et tablettes autour des fenêtres.

Pour financer les travaux, l’évêché prêtera 250 000 $ sans intérêt à la Fabrique et la Caisse Desjardins de Hauterive a remis un don de 100 000 $ pour la réalisation du projet. Le reste des dépenses pourront être absorbées par des dons de la population dans le cadre d’une campagne de financement, prévue à la suite des travaux.

 

Photo : Le Manic

 

 

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