Collectif de la Dérive : Utiliser l’espace public de façon artistique

26 novembre 2013
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Baie-Comeau – En guise de rétrospective du travail accompli au cours des quatre dernières années, le Collectif de la Dérive présente l’exposition Détournements urbains et autres dérives jusqu’en janvier, au 27, place La Salle. Le vernissage avait lieu ce jeudi.

Julie-Andrée Verville

Pour les membres du Collectif, dont le noyau est formé de Richard Ferron et Catherine Arsenault, auxquels se sont joints Jérôme Bérubé, Gérald Poirier et Fabiola Ugarte-Kopanski pour réaliser les différentes interventions qui apparaissent dans l’exposition, le fait de présenter le fruit de plusieurs années de performances est venu de soi, tandis que tout est conservé. «Nos interventions sont spontanées, ce qui veut dire qu’elles ne durent pas longtemps et que les gens n’ont pas nécessairement l’occasion de les voir, alors on documente beaucoup ce qu’on fait. On garde des photos et des vidéos de ce qu’on réalise», explique Mme Arsenault.

En effet, depuis sa formation en 2010, le regroupement d’artistes effectue de nombreuses actions éphémères qui prennent d’assaut l’espace public et utilisent l’environnement comme matériau, et ce, en plein cœur de la ville de Baie-Comeau. Le but de cette démarche est ainsi de modifier le paysage connu de la population et d’attirer l’œil des passants. L’exposition présente ces moments ludiques où l’art s’est immiscé dans l’environnement citadin. «Les interventions du Collectif sont nées de l’urgence de faire de quoi à la vue du monde, de ne pas attendre que les gens viennent dans une galerie voir notre art. Richard et moi, on avait ce souci commun d’aller dans l’espace public», mentionne Catherine Arsenault.

De dérives en sourire

Alors que Détournements urbains avait déjà fait partie de la Virée de la culture et pu être présenté à Forestville et à Sept-Îles, le Collectif a cru bon d’en faire bénéficier la population de Baie-Comeau. Ainsi, se trouvent en photos, une trentaine d’interventions réalisées par le groupe d’artistes. À celles-ci se sont greffées les objets qui ont servi à créer des performances ainsi que des expositions personnelles de certains membres de la troupe, qui avaient un lien avec l’art relationnel, bref, qui s’inscrivaient dans le même esprit. «Une fois dans la salle, ça a évolué et c’est devenu Détournements urbains et autres dérives», souligne l’artiste en arts visuels, ajoutant que l’idée était de mettre de la gaité dans le cœur des visiteurs.

En fréquentant l’exposition, on peut alors découvrir le Colonel McCormick, capturé en image, avec de la compagnie, puisqu’une femme sculptée dans la neige prend désormais place dans son canot, ou la remise de médailles aux personnes qui réalisaient le plus de bruit à l’occasion des compétitions de paracyclisme. «On a décidé d’exposer ça en réaction à l’état de Baie-Comeau, qui est plutôt morose. Ça ne va pas très bien dans les industries, alors on veut faire sourire le monde avec nos détournements urbains. C’est une fête!», soutient-elle.

Le Collectif de la Dérive, qui se trouve à la croisée entre territoire, art et population, regroupe des artistes provenant de champs disciplinaires variés, ce qui laisse place à des projets artistiques de toutes sortes. «Avec Fabiola, on travaille plus l’aspect sonore. Les champs de nos artistes amènent d’autres dimensions à notre travail. Mais ce qui unit toutes nos œuvres, c’est la relation avec le public», admet Catherine Arsenault.

 

Photo : Le Manic

 

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