Conjonctivite: L’épidémie oblige à une réorganisation des soins

18 février 2014
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Baie-Comeau – Pour contrer l’épidémie de conjonctivite qui sévit dans la Manicouagan, avec pas moins de 400 cas dénombrés, le Centre de santé et de services sociaux de la Haute-Côte-Nord–Manicouagan (CSSSHCN–M) a décidé de déplacer la clinique des yeux rouges vers un lieu externe de l’hôpital et d’annuler certaines chirurgies en début de semaine.

Julie-Andrée Verville 

Depuis la mi-janvier, il y a eu quelque 850 consultations au sein du CSSSHCN–M pour des cas de conjonctivite, des symptômes apparentés, des évaluations ainsi que des suivis. À l’heure actuelle, la Direction de la santé publique, qui soutient le Centre de santé dans le dossier, ne donne pas de nouveaux chiffres sur le nombre de cas recensés, mais cela pourrait tourner autour de 400, d’après le directeur général de l’établissement, Daniel Côté. Une centaine d’employés du CSSS dans la Manicouagan auraient contracté la maladie, et seule une vingtaine a pu réintégrer le milieu de travail à ce jour.

Réorganisations

Devant cette situation instable, le CSSSHCN–M a transféré la clinique spéciale pour les cas de conjonctivite, appelée la clinique des yeux rouges, de l’hôpital Le Royer vers le 189, avenue Damase-Potvin. «L’idée était de pouvoir sortir les clientèles de l’hôpital Le Royer qui représentent un potentiel risque d’infecter le milieu», a souligné M. Côté.

Le manque de personnel a contraint l’organisation à recourir à de la main-d’œuvre indépendante et à du temps supplémentaire, en plus de devoir annuler certaines opérations. «On a dû effectuer des ajustements pour certains services. Notre responsabilité, c’est de s’assurer de l’accessibilité à la population, malgré l’épidémie de conjonctivite […] Pour l’instant, c’est très précaire», a mentionné le directeur général.

Prévention

La clinique d’ophtalmologie régulière, qui devait rouvrir ses portes lundi, est maintenue fermée pour quelques semaines. De lundi à mercredi, les chirurgies ophtalmiques et celles sélectives avec hospitalisation étaient annulées, alors que seules les chirurgies urgentes étaient conservées. «Considérant le nombre de cas de conjonctivites, on préfère faite de la prévention et ne pas risquer qu’il y ait de nouveaux cas ou des cas plus graves», a ajouté Daniel Côté, qui précisait que la situation était réévaluée quotidiennement. L’isolement des patients atteints et hospitalisés ainsi que la suspension des visites sont toujours maintenus.

Sans parler de tendance, certaines baisses ont été remarquées ces derniers jours en lien avec l’éclosion de conjonctivite. La Santé publique et le CSSSHCN–M espère que le nombre de nouveaux cas va se résorber. En date de lundi, aucune nouvelle apparition de conjonctivite n’était à signaler au sein de la clientèle hospitalisée.

Pour la population en général, la Direction de la santé publique rappelle que le lavage des mains demeure le moyen le plus efficace d’éviter la propagation de la conjonctivite ou sa contraction. La désinfection des surfaces dures avec un mélange d’eau de javel est recommandée, puisque l’adénovirus responsable de la maladie est très virulent. Il survit jusqu’à un mois sur les surfaces et il a un taux d’attaque de 25 % (une personne sur quatre dans l’entourage d’une personne atteinte se verrait infectée).

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