Séance mouvementée du conseil municipal de Pointe-Lebel

18 mars 2014
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Pointe-Lebel – Le centre Clément-Lavoie, où était tenue la séance régulière du 10 mars du conseil municipal de Pointe-Lebel, a été le théâtre d’un vigoureux affrontement entre les partisans et les adversaires du projet d’achat du parc Murray.

Gabriel Turpin-Crête

Le point de litige principal se veut le coût à payer pour le projet. Dans une lettre diffusée préalablement aux résidents, le Comité citoyen pour la transparence de Pointe-Lebel avançait la somme à payer de 2 743 $ par foyer en moyenne pour l’achat du parc Murray et la mise aux normes de son système d’eau potable. D’entrée de jeu, le maire de Pointe-Lebel, Normand Morin, a profité de son mot d’ouverture pour contester avec virulence les chiffres brandis par le Comité. «Je ne sais pas comment vous en êtes arrivés à ces chiffres-là. Les vrais chiffres, on ne les a pas. On va donner l’heure juste quand on va être rendu là. Je voudrais bien vous en donner maintenant, mais ce serait vous mentir!», martelait le maire devant les quelque soixante-quinze Lebelois présents.

Le montant évoqué par le Comité citoyen est le résultat de leur analyse du rapport Dessau de 2009, «un rapport désuet» selon le maire Morin, en raison de la présence de nouvelles zones à risque dans le parc qui n’étaient pas prises en compte dans le rapport, vieux de cinq ans.

Une période de questions musclée

Les deux camps ont profité de la période de questions pour présenter leurs arguments, tact en sus. De nombreux Lebelois ont soulevé la possibilité d’avoir des surprises avec la mise aux normes du réseau d’eau potable. Saisissant la balle au rebond, le maire les a assurés d’aller «gruger tout ce [qu’il] peut» auprès du ministère, évoquant la possibilité de l’ajustement de la subvention ministérielle une fois prouvée la désuétude des installations du parc Murray.

Quant à lui, Gilles Langlois, ancien propriétaire du parc Langlois, désormais propriété de la municipalité, enjoignait ses concitoyens à agir. «Un parc de maison mobile, c’est rentable. C’est là pour aider les jeunes couples. Faudrait arrêter d’avoir peur!», a-t-il argué, accompagné d’un murmure approbateur des nombreux résidents du parc assistant à la séance.

«Il faut arrêter d’étirer ça, il faut arrêter l’hémorragie!»

Le temps presse pour le maire Morin: la subvention de 2 448 000 $ accordée par le ministère des Affaires municipales pour la mise aux normes des réseaux d’eau potable du parc Langlois et du parc Murray n’est disponible que jusqu’en 2015, à la condition que les deux parcs aient été acquis par la municipalité. Qui plus est, la ville doit assumer des pertes mensuelles de 7 101$ pour l’opération de l’usine de nanofiltration du parc, destinée à rendre l’eau potable pour ses résidents. Et de 2008 à 2013, elle a dû défrayer 47 000 $ en frais juridiques.

Malgré le tumulte, les conseillers ont adopté à majorité l’offre d’achat du parc Murray d’après l’entente ayant été négociée en 2010 entre la municipalité et Roger Murray, actuel propriétaire du Parc, soit pour un montant de 165 000 $. Seule la conseillère Lise Arsenault a voté contre la proposition, arguant que l’annulation des factures d’approvisionnement en eau potable des citoyens du parc Murray, qui représente environ 20 000 $, affecterait un budget «déjà serré».

Photo: Le maire de Pointe-Lebel, Normand Morin, tentait de calmer les esprits et de rassurer ses concitoyens lors de la séance animée du 10 mars du conseil municipal.

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