À chaque patient son accès

20 novembre 2014
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Baie-Comeau – À l’Unité de médecine familiale de Manicouagan, centre de formation pour les futurs médecins de famille, on cherche toujours à mettre en place de meilleures pratiques et à innover, notamment en implantant l’accès adapté et en misant sur la force de son équipe.

Karine Boivin Forcier

La mission de l’Unité de médecine familiale (UMF) : enseigner aux futurs médecins de famille. «Pour réaliser cela, il faut avoir un volet de clinique et un de recherche», explique la Dre Louise Marcheterre, directrice de l’UMF.

La présence de résidents, en soi, améliore l’accès aux soins pour la population. «Les médecins résidents viennent ici pour un programme de formation de deux ans et prennent en charge leurs propres patients, sous la supervision d’un médecin enseignant», indique la Dre Marcheterre.

Bien qu’ils prennent un nombre de patients moins élevé que celui d’un médecin en pratique, cela permet tout de même à certaines personnes de bénéficier d’un médecin de famille qu’ils n’auraient pas autrement.

Par ailleurs, leur présence à la clinique de dépannage offerte par l’UMF à sa clientèle les matins de semaine est essentielle. En général, un ou deux résidents vont assurer cette clinique. Ils seront supervisés par un médecin enseignant, qui surveillera aussi le travail d’un ou deux autres stagiaires en même temps.

Un accès adapté au patient

Depuis janvier 2014, 50 % des médecins enseignants et 100 % des résidents de l’UMF participent à l’implantation de l’accès adapté, une nouvelle façon d’offrir les rendez-vous aux patients. À terme, la totalité des médecins devrait prendre le virage. L’UMF est parmi les premiers milieux d’enseignement à implanter cette méthode au Québec.

«Le principe est de conserver à chaque semaine des plages de rendez-vous à combler à la dernière minute pour des situations urgentes ou semi-urgentes. De 30 % à 70 % des plages sont en accès libre», mentionne la Dre Louise Marcheterre.

Cela permet un accès plus rapide pour le patient (à l’intérieur de deux semaines). Ainsi, plus besoin de se référer à l’urgence pour des cas qui ne sont pas extrêmement urgents. «Pour le médecin aussi, c’est intéressant, parce que ça lui permet de voir le cas au moment où il y a un problème», souligne la directrice de l’UMF.

Éviter l’inutile

Les rendez-vous annuels ont aussi été abolis. «Nous n’avons pas de preuve que c’est nécessaire chez les jeunes adultes en bonne santé. Cependant, nous pouvons profiter d’un rendez-vous pour un problème aigu pour faire le bilan de santé», révèle la Dre Marcheterre.

Par ailleurs, lors d’un problème aigu, le patient peut voir le médecin qui connaît son dossier. Ainsi, il y a moins de chances que des investigations déjà faites ou inutiles soient demandées. On diminue aussi les possibilités d’effets secondaires de médicaments.

Le système de secrétariat a aussi été réorganisé, ce qui permet à une secrétaire d’être responsable d’un groupe de médecins. «Le patient parle toujours à la même secrétaire, elle le connaît, ça le met en confiance», souligne la directrice.

Mettre l’équipe à profit

En plus des 15 médecins à temps partiel (ils assument des tâches à l’hôpital également), un potentiel de 16 résidants peut être atteint, puisque huit places sont offertes pour les premières années. Les patients fréquentant l’Unité de médecine familiale peuvent aussi compter sur la présence de deux infirmières cliniciennes et, depuis la fin 2013, sur celle d’une infirmière praticienne spécialisée en soins de première ligne. De plus, une nutritionniste y exerce une journée et demi par semaine et une travailleuse sociale est disponible à temps plein.

L’équipe de l’UMF est ainsi mise à profit pour le bénéfice du patient. Ainsi, si le médecin n’est pas disponible et que le cas s’y prête, la secrétaire peut proposer un rendez-vous avec l’infirmière, qui se réfèrera au médecin superviseur de la journée si le cas dépasse ses compétences. Un rendez-vous avec un autre médecin peut aussi être proposé.

«Comme nous avons une équipe mature, c’est très bien géré», conclut la Dre Louise Marcheterre.

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