Visite du PDG de Résolu : Richard Garneau demande à la région de se mobiliser

10 Décembre 2014
Temps de lecture :

Baie-Comeau – En visite à Baie-Comeau le 9 décembre, le PDG de Produits forestiers Résolu (PFR), Richard Garneau, a demandé à la région de rester mobilisée pour sauver l’industrie et les deux dernières machines de l’usine de Baie-Comeau.

Roxanne Simard

Quelques jours seulement après l’annonce de la fermeture de la machine #1, M. Garneau est venu expliquer au Comité de la crise forestière pourquoi l’offre du gouvernement s’est avérée insuffisante.

«Actuellement, on nous propose une aide d’environ cinq dollars la tonne, alors que cela nous en coûte 69 $ de plus par tonne. Il faut trouver des moyens pour rendre la Côte-Nord compétitive. […] Si on veut être en mesure de sauver l’industrie, il faut mobiliser toute la population de la Côte-Nord», a expliqué le PDG.

À la suite de la rencontre, la présidente de la Conférence régionale des élus (CRÉ) de la Côte-Nord, Micheline Anctil, a affirmé que le Comité serait au rendez-vous et travaillerait avec les industriels et le gouvernement pour sauver les deux machines.

«Nous voulons vraiment sauver la filière forestière, Résolu au premier plan. Nous allons demander l’intervention du gouvernement, du ministre Lessard lui-même en région», a-t-elle lancé.

Malgré cet appui, Mme Anctil n’a pas hésité à exprimer à Résolu le désappointement et la frustration du comité face à sa décision de fermer une machine.

Ce que résolu veut obtenir

Questionné sur ce que l’entreprise souhaitait obtenir comme mesures d’aide du gouvernement, Richard Garneau n’a pas voulu avancer de chiffres. Il a toutefois fortement insisté sur trois éléments clés qui permettraient à la papetière d’être plus compétitive et du même coup, abaisser le coût de la fibre.

«On veut que le processus de mise aux enchères soit appliqué correctement, une planification d’un an au minimum et la mise en place du principe d’utilisateurs-payeurs pour les chemins forestiers», a-t-il expliqué.

Celui-ci a d’ailleurs mentionné que la diminution du coût de la fibre permettrait aussi d’aider le développement de la Côte-Nord. «Si le coût du bois devient concurrentiel, il va y avoir des investisseurs et ça va créer des emplois», a ajouté le PDG de la papetière.

Mobilisation et avenir

En soirée, M. Garneau a animé la deuxième édition du Forum Boréal, devant une cinquantaine de personnes. Plusieurs citoyens ont posé des questions à l’entreprise sur divers enjeux. «La mobilisation n’a donné aucun résultat. Allez-vous montrer que vous participez à la mobilisation ou allez-vous fermer d’autres machines», a demandé l’un d’entre eux.

«Je n’ai pas la formule magique, a répondu M. Garneau. Il faut être transparent et nous on vous informe. On pourrait tout fermer et attendre que le gouvernement change d’idée, parce qu’on a un système qui ne fonctionne pas.»

Du côté du syndicat, Bertrand Méthot de la FTQ s’est dit inquiet et a proposé d’aller au tribunal économique d’arbitrage pour que le gouvernement s’implique. Il a aussi demandé au PDG la possibilité de garantir les emplois s’il y avait une entente sur le prix de la fibre. «Je ne vais jamais garantir ça, parce que c’est un marché compétitif. Mais je veux sauver des jobs et les deux machines», a répondu Richard Garneau.

Forum Boréal

Lors du Forum, l’homme d’affaires a pu présenter en détail les problématiques de l’industrie forestière, comme l’accessibilité, le coût de la fibre et l’épidémie de TBE.

Parmi les autres éléments, notons le nouveau régime forestier ainsi que la campagne de désinformation sur la forêt boréale de Greenpeace, qui a un impact majeur sur la demande. Précisons que les activistes attaquent présentement Best Buy, qui achète le papier pour faire ses circulaires et que l’entreprise menace de changer de fournisseur.

Partager cet article