Les travailleurs de la forêt martèlent leur message

18 juin 2015
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Baie-Comeau – Plus d’une centaine de travailleurs de la forêt et de citoyens se sont rassemblés sur Place La Salle, à Baie-Comeau, en début d’après-midi jeudi, pour réclamer un dénouement positif dans le dossier de la crise forestière. Après avoir roulé à vitesse réduite entre Scierie des Outardes et la papetière au volant de leurs camions de bois en longueur et d’autres véhicules, ceux qui gagnent leur vie avec la forêt ont marché vers la Place de la Biosphère en scandant: «On veut travailler». L’émotion était palpable.

Charlotte Paquet

Rappelons qu’il est minuit moins une pour empêcher les industriels forestiers de la Côte-Nord de mettre fin à leurs opérations forestières. En fin de journée vendredi, c’en sera fait, si aucune mesure satisfaisante n’est annoncée par le gouvernement du Québec pour faire face à la situation particulière de la région. Produits forestiers Résolu, Arbec Port-Cartier et Boisaco considèrent ne plus pouvoir opérer en raison de l’ampleur des volumes de bois ravagés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette, mais aussi l’éloignement des parterres de coupe.

Le président du comité de la crise forestière et maire de Baie-Comeau, Claude Martel, ainsi que le député de René-Lévesque, Marjolain Dufour, se trouvaient aux premières loges avec le conseiller syndical du syndicat Unifor, Martin Dugas, pour lancer leurs messages au gouvernement, jeudi après-midi. D’autres personnes ont pris la parole pour montrer un pan de la réalité.

De façon générale, les gens demandent au gouvernement une intervention exceptionnelle pour une situation exceptionnelle. Aucune autre région au Québec ne vit ce que vit la Côte-Nord. Si les opérations forestières cessent vendredi, le même sort attend Scierie des Outardes et la papetière peu de temps après.

Fermer la Côte-Nord

Les travailleurs sont prêts à monter d’un cran leurs moyens de pression. «Le prochain, ce ne sera pas de se promener dans les rues. S’il faut fermer la Côte-Nord, je serai le premier à aider à la fermeture à Tadoussac», a lancé Bernard Plante, président syndical du côté des employés de la scierie.

Claude Dahl, directeur général de la Conférence régionale des élus de la Côte-Nord, est venu illustrer jusqu’à quel point Québec était déconnecté de la réalité du bois de la région. «Un arbre mort sur la Côte-Nord, ça devient un arbre vivant à Québec. Je ne sais pas quel miracle se produit sur la 138. Il va falloir que les moyens de pression augmentent, car le message ne passe pas. Autant les arbres reprennent vie sur la 138, autant le message ne monte pas», a-t-il mentionné.

Employé de la papetière, Simon Blais a invité les citoyens de  la Manicouagan à se sentir concernés par tout ce qui se passe en forêt. Si les opérations forestières cessent, les opérations de la scierie et de la papetière suivront et ce sont les commerces et le marché immobilier qui vont écoper, selon lui.

«Si on arrête juste quatre ou cinq semaines, on perd tout. Qui va nous faire vivre?», a laissé tomber Gervais Tremblay, un entrepreneur forestier qui possède quatre camions pour le transport du bois et qui embauche six employés.

Rappelons que l'industrie forestière représente 1 700 emplois directs et 2 700 emplois indirects sur la Côte-Nord.

 

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