Projet de loi pour interdire la cigarette sur les terrasses: des tenanciers de bars sont en grogne

27 août 2015
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Baie-Comeau ­– Baie-Comeau n’échappe pas à la grogne des tenanciers de bars devant l’éventuelle interdiction de fumer sur les terrasses. Le projet de loi 44 à l’étude au gouvernement du Québec les fait sortir de leurs gonds.

Charlotte Paquet

Rappelons que l’adoption de ce projet visant l’interdiction de la cigarette sur les terrasses des bars et des restaurants a été l’objet de travaux en commission parlementaire la semaine dernière.

Denis Harel, propriétaire du Resto-Bar Le Blues, sur Place La Salle, est exaspéré. «Le gouvernement ne sait plus quoi faire pour nous empêcher de réussir», lance celui qui possède une belle et grande terrasse pour sa clientèle. Il dénonce le fait de devoir plier l’échine devant «quelques intégristes pour qui la planète doit être à leur image.» 

M. Harel se doute que le gouvernement ne fera pas marche arrière. Même si la loi n’est encore qu’au stade de projet, il sait bien que ce n’est qu’une étape avant son adoption. «Les intégristes vont avoir le dernier mot puisqu’ils ont le dernier mot sur la planète entière», ajoute-t-il, visiblement irrité.

L’homme d’affaires espère maintenant que certains assouplissements seront apportés, comme le partage des terrasses en deux zones distinctes, l’une pour les fumeurs et l’autre pour les non-fumeurs. « Je pourrais faire un compromis pour partager la terrasse. Moi, je peux le faire, mais ce n’est pas tout le monde qui le peut», mentionne-t-il en pensant à d’autres propriétaires de bar.

Baisse de clientèle

Au Bar 760 de la rue Bossé, Michel Martin se dit aussi en total désaccord avec le projet de loi. «Ça va enlever pas mal de clientèle», anticipe-t-il. Le propriétaire rappelle que l’interdiction de fumer à l’intérieur des bars, qui prévaut depuis 2006, avait fait très mal. «La première fois, ç’avait coupé de moitié, d’après les gens qui travaillaient ici dans le temps», dit-il.

M. Martin comprend que la cigarette puisse déranger sur les terrasses des restaurants, mais pas sur la sienne, où l’on ne sert que de l’alcool. Il rappelle aussi que sa terrasse n’est pas fermée.

M. Martin espère que l’Union des tenanciers de bars du Québec, dont son établissement fait partie, réussira à atténuer le plus possible les impacts du projet de loi.

Les deux propriétaires de bars interrogés vont jusqu’à se demander si le gouvernement ne devrait pas bannir tout bonnement la vente de cigarettes, tant qu’à en interdire l’usage à une si grande échelle. «Si ce n’est vraiment pas bon pour la santé, qu’ils arrêtent d’en vendre», laisse tomber M. Harel.

La part des choses

Yves Côté sirotait une bière et fumait tranquillement sa cigarette sur la terrasse du Bar 760 lors du passage du journal Le Manic, la semaine dernière. L’homme espère qu’une loi ne lui interdira pas de le faire. Il se dit cependant d’accord pour interdire la cigarette sur les terrasses où l’on sert des repas.

Au Resto-Bar Le Blues, un client fumeur, qui préfère conserver l’anonymat, admet que plusieurs établissements à Québec, à Montréal et ailleurs interdisent déjà la cigarette sur leurs terrasses. «Moi, je voyage pas mal et, sur la plupart des terrasses ailleurs, tu n’as pas le droit de fumer», dit-il. Cigarette ou pas, l’homme soutient qu’il continuera de fréquenter le bar.

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