25 avril 2024
Baie-Comeau – Partage international, un organisme de Baie-Comeau, récidive en 2015 avec l’envoi en Afrique de vêtements, d’accessoires, de literie et de jouets amassés tout au long de l’année. Les 45 000 tonnes de marchandises à expédier représentent même le double du volume de 2014, à la grande joie d’Alphonse Ahikye-Batu.
Charlotte Paquet
Des centainesde ballots destinés à la République démocratique du Congo ont été transportés à Montréal, la semaine dernière, où ils ont été chargés à bord d’un conteneur. Ce dernier sera transporté à bord d’un navire qui prendra la mer la semaine prochaine. D’ici à la fin octobre, un deuxième conteneur plein à rebord quittera Montréal à destination du Kenya, où Partage international livrera pour la première fois.
M. Alphonse, comme il se fait appeler, est originaire du Congo, où il a connu la vie en camp de réfugiés. En mars 2005, il immigrait au Québec, dans la ville de Québec. Depuis janvier 2011, il habite Baie-Comeau avec sa famille et occupe un poste de travailleur social au Centre jeunesse.
Avec l’aide de Martine Lafontaine et de Gérald Pelletier, il a lancé Partage international à la fin de 2013 afin d’aider et de donner au suivant. Plusieurs bénévoles se sont greffés au noyau afin d’amasser, de trier et de mettre en ballots les dons reçus et les surplus de friperies de la Côte-Nord et d’ailleurs au Québec. Les buanderies des hôpitaux de Sept-Îles et de Baie-Comeau ont aussi remis des draps, des couvertures, des oreillers et des jaquettes.
En plus d’améliorer la qualité de vie d’une partie du peuple africain, l’organisme fait aussi sa part pour l’environnement en évitant que des tonnes de vêtements et autres prennent le chemin des sites d’enfouissement.
M. Alphonse explique la collecte exceptionnelle de 2015 de différentes façons. Il parle de l’expérience acquise l’année précédente, de l’identification de nouvelles sources d’approvisionnement, d’une meilleure connaissance de l’organisme dans le milieu et d’un plus grand bénévolat.
Nouvelle façon
Le porte-parole s’est rendu en République démocratique du Congo dans le temps des Fêtes 2014-2015 afin de faire la distribution avec la collaboration d’organismes sur place. La prochaine livraison sera différente. « Nous allons assister des familles pour qu’elles achètent un ou des ballots dans le but de s’autofinancer et d’en faire un petit commerce au lieu de les garder dépendantes de notre aide. Notre objectif, c’est que la personne fasse un petit bénéfice qui va faire en sorte d’alléger ses difficultés », explique M. Alphonse. L’organisme souhaite aider les gens à prendre du pouvoir sur leur vie au lieu d’attendre l’aide qui va arriver.
Si Partage international modifie sa façon de faire, c’est en raison de commentaires entendus par M. Alphonse lors de la première distribution. « Quand nous sommes arrivés là, on nous demandait quand allez-vous revenir », se souvient l’homme qui espère contribuer à un changement des mentalités.
Fait à noter, les ballots contenant des vêtements plus chauds seront expédiés au Kenya, où il fait un peu plus frais. Toujours au Kenya, une partie de l’envoi sera distribué dans un camp de réfugiés, le camp Kakuma, avec la collaboration du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Kenya.
Les coûts
Il y a un coût lié à toutes les étapes menant à l’envoi des ballots en Afrique. L’an dernier, les 22 500 tonnes de marchandises ont représenté une facture de 5 500 $ US en plus de frais de dédouanement de 9 250 $. Cette année, pour le double de tonnes, le coût sera similaire. Comme le précise M. Alphonse, l’organisme a aussi consacré moins de temps cette année pour recueillir un volume plus grand.
Pour amasser des fonds, Partage international frappe aux portes et effectue d’autres formes de sollicitations. De nombreux commanditaires et partenaires financiers contribuent à la cause embrassée par Partage international.
Photo : Alphonse Ahikye-Batu pose dans l’un des deux entrepôts utilisés par Partage international.
Crédit : Le Manic
