Alcoa : l’aluminerie de Baie-Comeau redresse sa situation

6 novembre 2015
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Baie-Comeau – L’aluminerie de Baie-Comeau est passée à un cheveu de la fermeture en 2013 en raison de ses coûts de production élevés qui la plaçaient au dernier rang des 14 usines du groupe Alcoa. Le redressement des deux dernières années lui a permis de se hisser au cinquième rang et, pour 2017, c’est ni plus ni moins que la troisième place qu’elle vise.

Charlotte Paquet

Conférencier à un souper de la Chambre de commerce de Manicouagan la semaine dernière, le directeur général de l’usine de Baie-Comeau, Éric Lavoie a livré un message positif, bien qu’avec une certaine retenue.

De 2014 à 2019, 150 M$ auront été investis dans l’usine de Baie-Comeau dans la foulée de l’entente intervenue avec le gouvernement du Québec pour la renégociation des tarifs d’électricité. Déjà 50 M$ ont été injectés à la fonderie et ce n’est pas terminé. La réfection de deux puits de coulée a d’ailleurs permis de produire davantage de produits à valeur ajoutée, en l’occurrence des plaques de laminage destinées au marché de l’automobile.

« Depuis 2014, il y a une augmentation importante de la demande pour les produits à valeur ajoutée. Le volume de cette année sera dépassé de 40 % en 2016 », a noté M. Lavoie. Aujourd’hui, pas  moins de 64 % des quelque 300 000 tonnes métriques produites à Baie-Comeau sont d’ailleurs dédiés aux produits à valeur ajoutée.

Des défis

L’expédition de sa production et les taxes municipales représentent deux grands défis auxquels l’aluminerie de Baie-Comeau est confrontée, en raison des coûts élevés qu’elles représentent.

La production a beau avoir diminué de 34 % avec le démantèlement des séries de cuves Söderberg, sa facture de transport n’a pas suivi la même courbe. Fait à noter, les coûts de transport à l’usine d’Alcoa en Islande sont moitié moins élevés qu’à Baie-Comeau.

Du côté du compte de taxes, Alcoa discute avec les autorités municipales baie-comoises pour s’entendre sur la valeur de ses installations. « On est l’aluminerie la plus taxée au Québec », a insisté le directeur général, qui s’attend à ce que la valeur imposable de l’usine diminue en raison du démantèlement des cuves Söderberg. À lui seul, les revenus de taxes provenant d’Alcoa représentent 15 % du budget de la Ville de Baie-Comeau.

Ses effectifs

L’usine de Baie-Comeau emploie 875 personnes. De plus, les 400 000 heures travaillées par des sous-traitants en 2015 représenteront 225 emplois à temps plein.

Interrogé sur la stabilité des emplois pour les prochaines années, M. Lavoie a souligné que les grandes réductions d’effectifs sont déjà réalisées et que s’il doit y avoir d’autres suppressions de postes, elles seront mineures.

 

Photo : Le Manic

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