Dany Belzile met cartes sur table

Par Charlotte Paquet 16 mars 2016
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Baie-Comeau – L’Association québécoise des pharmaciens propriétaires sonne l’alarme. Le versement dans les coffres du gouvernement du Québec d’un montant de 400 M$ en trois ans, sans la mesure compensatoire pourtant promise, leur fait mal, très mal. Dany Belzile, propriétaire de la pharmacie Jean Coutu de Baie-Comeau, en témoigne.

En juin 2015, une entente est intervenue entre Québec et ses pharmaciens. Ces derniers acceptaient de réduire de 30 % leurs honoraires pour la préparation des dosettes, afin de contribuer à l’effort budgétaire. En contrepartie, le gouvernement acceptait de déplafonner temporairement les allocations professionnelles, qui correspondent au montant remis aux pharmacies par les compagnies de médicaments génériques en fonction de leurs achats.

Or, depuis septembre, Québec s’est enrichi de 50 M$ en vertu de l’entente, mais la contrepartie est toujours attendue, explique M. Belzile.

Plusieurs pharmacies en arrachent au Québec. Un sondage Léger révèle que près d’un millier d’employés ont ainsi été congédiés et des heures d’ouverture ont été réduites dans des centaines de commerces, en plus d’une diminution de la présence de pharmaciens, assistants techniques et infirmières.

La situation

À la pharmacie Jean Coutu de Baie-Comeau, les compressions annuelles exigées par Québec représenteront un manque à gagner annuel au-dessus de 260 000 $, estime M. Belzile, qui approvisionne 600 patients sous dosette. Entre les mois d’avril et de septembre 2015, la perte de revenus se situe à 179 000 $.

Pour le moment, le pharmacien propriétaire a réussi à éviter des mises à pied parmi ses 75 employés, et ce, grâce à leur collaboration à la réduction des dépenses. « En avril dernier, on a réuni tous les employés et j’ai dit : « Je veux maintenir les salaires, mais il faut couper les dépenses ». Les employés ont trouvé toutes sortes de petits trucs, sans couper leur salaire. C’est un peu ce qu’on a fait», explique-t-il. Des gestes ont notamment été posés au chapitre du papier utilisé au laboratoire et du côté du département des cosmétiques.

Dernièrement, M. Belzile a réitéré son message. « On n’a pas coupé les salaires, mais il faut continuer et il faut augmenter les ventes », a redit le patron à ses employés.

Parmi les autres actions prises par le pharmacien, il y a la diminution des commandites dans le milieu et des placements publicitaires.

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