La St-Pancrace quadruple sa production de Crâââbe Bitter

Par Charlotte Paquet 6 avril 2016
Temps de lecture :

Baie-Comeau – La Crâââbe Bitter sera de retour à la mi-avril. Sa fermentation se poursuit aux installations de la Microbrasserie St-Pancrace à Baie-Comeau. Pour l’An 2 de cette bière au crabe unique, la production sera quadruplée pour atteindre les 4 000 litres.

Et dire qu’en 2015, lors de l’expérience menée pour la fabrication d’une bière à partir de carapaces de crabe, l’équipe de la St-Pancrace doutait un peu du succès de l’opération. Elle se préparait même à faire prendre au houblon le chemin du drain si le résultat n’était pas à la hauteur des attentes.

Or, l’expérience a été plus que concluante. Les 1 000 litres disponibles se sont envolés à la vitesse de l’éclair. Les gens ont aimé le petit goût salé, le petit goût de mer de la Crâââbe bitter. « Ç’a été un gros succès, un succès fou en 2015. Ça devient maintenant une bière annuelle. Idéalement, on veut en avoir pendant une bonne partie de l’été sur la Côte-Nord pour la faire goûter aux touristes», souligne André Morin, l’un des quatre associés de la microbrasserie.

La petite entreprise exportera aussi sa bière unique ailleurs en province, notamment dans les régions de Montréal, de Québec et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Incroyable carte de visite

La Crâââbe Bitter a fait connaître la St-Pancrace au Québec. Des reportages ont aussi été produits au Nouveau-Brunswick, en Ontario et même jusqu’en France.

Dans son numéro de mai, qui sera en kiosque dès la fin avril, le magazine Ricardo consacrera d’ailleurs un papier à la bière au crabe. L’équipe du magazine visait plutôt une publication dans son numéro d’avril, donc sortie fin mars, mais la St-Pancrace a refusé, car la bière n’aurait pas été disponible en magasin à ce moment-là.

Têtes de crabe

Pas moins de 1 200 têtes de crabe auront été nécessaires pour les quatre brassins de Crâââbe bitter. La St-Pancrace les a obtenues grâce au partenariat de Pêcherie Manicouagan. Comme le dit si bien André Morin, ce sont en quelque sorte des déchets qui sont revalorisés.

La semaine dernière, quatre employés de la microbrasserie ont passé une journée à nettoyer 600 têtes, de manière à en retirer toutes les impuretés. Ils doivent répéter l’opération cette semaine avec 600 autres têtes. « On les frotte, car on enlève tout ce qu’on ne veut pas dans la tête. Nous, ce qu’on veut, ce sont juste les carapaces », explique le copropriétaire.

Les carapaces passent 30 minutes dans le moût en ébullition. Après ce temps, le liquide est versé dans le fermenteur, équipé d’un filtre. De 15 à 20 jours plus tard, la bière au crabe est prête.

La Crâââbe Bitter se décline comme une bière collaborative (c’est d’ailleurs bien indiqué sur son étiquette), en ce sens qu’elle fait appel à des partenariats. Oui, il y a Pêcherie Manicouagan, mais il y a aussi la microbrasserie Hopéra à Jonquière.

Comme le raconte le porte-parole, l’idée de fabriquer une bière au crabe a germé lors d’une visite dans l’établissement du Saguenay, qui a déjà fabriqué une bière au homard. Étant donné le potentiel énorme de crabe à Baie-Comeau, la St-Pancrace a décidé de tenter l’expérience en 2015. « Le design de la bière, soit la recette, part d’une collaboration avec l’Hopéra », mentionne-t-il.

La Crâââbe Bitter s’inspire aussi d’une bière aux huîtres fabriquée en Irlande.

Et les allergènes?

Aux clients allergiques aux fruits de mer qui pourraient s’inquiéter des risques inhérents à la fabrication de la bière au crabe dans les mêmes installations que les autres sortes de bière, André Morin a des propos rassurants.

« Quand on fait de la bière au crabe, on ne fait que de la bière au crabe et toutes les autres productions sont arrêtées », précise-t-il. Une fois la production terminée, c’est la période de l’année consacrée au grand ménage de la microbrasserie. On s’assure ainsi de l’absence de possible contamination croisée.

Partager cet article