Mieux connaître la génération Z pour mieux l’accompagner dans la foi

Par Charlotte Paquet 19 avril 2016
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Baie-Comeau – Accompagner la génération Z dans la foi représente tout un défi, qui découle principalement d’une certaine méconnaissance de ces jeunes nés entre 1995 et 2010. Pour mieux connaître leur réalité et la meilleure façon de les aborder, l’abbé Jimmy Delalin a parcouru la Côte-Nord pour offrir quatre ateliers de formation, la semaine dernière.

Responsable de la pastorale jeunesse et vocationnelle et conseiller théologique dans le diocèse de Baie-Comeau, l’abbé Delalin s’est arrêté aux Escoumins, à Chute-aux-Outardes, à Sept-Îles et à Havre-Saint-Pierre pour transmettre le fruit de ses réflexions à partir du travail d’un spécialiste du choc des générations, Allain Carol. Des parents, des catéchètes, des enseignants et d’autres adultes intervenant auprès des jeunes l’ont écouté.

Le prêtre a voulu jeter un regard sociologique sur la génération Z, surtout sur ceux qui sont âgés de 15 à 20 ans. Qui sont ces jeunes, quelles sont leurs valeurs et dans quel monde vivent-ils, voilà autant de questions auxquelles il a voulu répondre le plus clairement possible. « J’essaie de montrer c’est quoi le concept de générations, des générations qui se côtoient à partir des baby boomers jusqu’aux X, Y et Z et avec la génération Alpha qui arrive dans le décor », a-t-il expliqué.

Selon l’abbé Delalin, pour 50 % des jeunes de la génération Z, la vie sociale se passe sur les réseaux sociaux et non plus à l’église, à l’école ou au sein d’associations, comme ce fut longtemps le cas. « Dans l’Église, la plupart des gens sont des baby boomers. Ce sont des gens de 60 ans et plus qui, lorsqu’ils abordent les jeunes, ont un regard négatif », admet-il.

Plusieurs qualités

La génération Z est pourtant riche de plusieurs qualités, affirme le conseiller théologique, selon qui elle est multitâche, ouverte au reste du monde, très rapide et ludique. « Il faut accueillir ça pour proposer l’Évangile avec la culture des jeunes d’aujourd’hui », précise-t-il.

L’abbé Delalin affirme que pour ces jeunes, l’attention dure rarement plus de 15 minutes. « La langue maternelle des Z, c’est le numérique. L’image est importante pour eux et ils ont un goût marqué pour le collectif, mais virtuel. Ils ont un avis sur tout », poursuit-il.

Le regard jeté sur la génération qui nous suit est souvent méfiant. Le prêtre l’explique par le fait que les plus jeunes peuvent être perçus comme des compétiteurs. « Mais nous aussi, on a été jeunes et on a flirté avec beaucoup de choses et beaucoup d’interdits », rappelle-t-il.

Avec cette meilleure connaissance de la réalité des jeunes de la génération Z, il reste maintenant à déterminer ce que l’Église peut faire pour entrer en dialogue avec eux. L’abbé Delalin croit qu’elle doit proposer un équilibre. Il assure qu’il y a « quelque chose de très pertinent à dire dans un monde où tout va vite et où c’est l’image qui compte ».

Rappelons enfin que le diocèse de Baie-Comeau prépare la sixième édition de la Journée diocésaine des jeunes, qui réunira des participants âgés de 13 à 18 ans aux Îlets Jérémie, le 28 mai.

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