Ève Ferguson, chargée de projets et de communications Réserve mondiale de la biosphère-Manicouagan-Uapiskha

Par Charlotte Paquet 24 avril 2016
Temps de lecture :

Baie-Comeau – Eve Ferguson œuvre comme chargée de projets et des communications à la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka. Son travail l’amène à être davantage dans l’ombre qu’au premier plan. Le Manic choisit aujourd’hui de lui donner toute la scène afin de permettre à ses lecteurs de la découvrir ou la redécouvrir. Pleins feux sur une jeune femme pleine de vie!

Comment s’est passée votre jeunesse?

À Québec, aux côtés des chevaux depuis que j’ai cinq ans. C’est une passion qui me suit et qui a forgé qui je suis aujourd’hui. J’ai également eu la chance de voyager beaucoup à travers plus de 15 pays du monde. Un des voyages les plus marquants de ma vie fut sans aucun doute mon stage de coopération internationale au Burkina Faso, en Afrique de l’Ouest, où j’ai vécu trois mois dans une famille d’accueil avant de venir m’installer à Baie-Comeau. J’ai vécu au rythme d’une métropole comme celle de Montréal, pour ensuite vivre au rythme des Africains, là où la chaleur des gens se mêle avec celle du soleil, pour finalement suivre le courant des Nord-Côtiers… Mon établissement sur la côte fut pour moi la découverte de l’équilibre, dans tous les sens!

Quel a été votre parcours scolaire?

Avant d’emménager à Montréal pour mon baccalauréat en communication marketing à l’UQAM, j’ai fait mon diplôme d’études collégiales au Collège Champlain St-Lawrence en anglais. J’ai également suivi la formation de l’école d’été en éducation au développement durable donnée par l’Université Laval.

Qu’est-ce qui vous a amenée à Baie-Comeau?

Je répondrais par… l’Amour! En terminant nos études à Montréal, Mathieu et moi, nous savions une chose, soit celle que nous ne voulions pas vivre dans un grand centre ! C’était clair dans nos esprits que nous recherchions une qualité de vie comme celle que les régions ont à offrir. Quelle région? Là était la question! La recherche d’emplois a orienté nos choix lorsque mon copain a décroché un boulot directement en lien avec ses études et intérêts au Jardin des glaciers (il n’y est plus aujourd’hui). La discussion entourant notre déménagement sur la Côte-Nord fut très brève. « Est-ce que ça te dit? Oui, toi? Oui! Go! ». Je retrouvais en quelque sorte des racines puisqu’une partie de ma famille est native de Sept-Îles. J’ai donc passé les étés de ma jeunesse au chalet de mes grands-parents à la plage Ferguson!

Quels sont les avantages et les inconvénients de vivre en région?

Les avantages sont nombreux, j’en évoque déjà plusieurs dans mes réponses précédentes. L’espace… L’espace qu’offre le territoire est pour moi un terrain de jeu sans limites, mais aussi l’espace pour créer et m’impliquer dans ce qui me tient à cœur. Un exemple est sans aucun doute la création de l’Association équestre Côte-Nord, nouveau regroupement au sein duquel je fais partie des membres fondateurs. Avec cette Association, nous souhaitons promouvoir le sport équestre, le développer et faciliter l’accès aux services sur la Côte-Nord.

L’avantage de vivre en région s’est également traduit pour moi par l’accès à un boulot franchement intéressant qui me permet de pousser mes limites au quotidien. Je suis à l’emploi de la Réserve mondiale de la biosphère Manicouagan-Uapishka (RMBMU) depuis 3 ans et demi à titre de chargée de projets et des communications. Une job passionnante, une équipe dynamique, des défis stimulants… La RMBMU est plus que jamais active dans son milieu et le sentiment d’y tenir un rôle-clé est très motivant et valorisant.

Les inconvénients, je les sens que très peu. Je les sens dans le monde des chevaux et je souhaite adresser certains enjeux via la création de l’Association. Avec tous les avantages de vivre dans un endroit comme la Manicouagan, on oublie très vite les inconvénients de vivre en région. Il faut dire que j’habite au bord de la mer dans un endroit tout à fait paradisiaque à Franquelin et que cela est un gros « plus » à mon enthousiasme envers la vie en région.

Quel est votre quotidien au travail ?

Beaucoup, beaucoup, beaucoup de projets ! Ça ne chôme pas à la RMBMU ! Entre la démarche Ma Ville Ma Voix, le lancement d’une bande dessinée pour les jeunes, le recrutement d’étudiants pour l’expédition et la structuration de la Station Uapishka, pour ne nommer que ceux-ci, je gère les communications de la RMBMU et sa visibilité tant au plan local qu’international. Il n’y a pas de journée-type, je n’ai pas de routine. Je travaille sur la majorité des projets que la RMBMU pilote et veille à ce que ceux-ci génèrent des retombées concrètes pour notre collectivité.

Quels sont vos qualités et vos défauts?

Il faut écouter la chanson « Je suis excessive » de Carla Bruni pour répondre à cette question.

Qu’est-ce qui vous rend heureuse?

Tellement de choses que je vais en nommer qu’une seule… l’énergie des chevaux! Quelle surprise, n’est-ce pas? Les heures passées à l’écurie avec mon cheval sont ma dose de bonheur quotidienne, mon échappatoire parfois. C’est le seul moment où le temps n’a plus d’importance, où il y a juste le moment présent qui compte. Au-delà du fait que l’équitation est un sport qui peut être très physique, c’est aussi un peu comme le yoga… Le cavalier doit apprendre à se maîtriser lui-même avant de maîtriser son cheval, c’est un principe fondamental de l’équitation. Il nous permet de prendre conscience de soi-même, de notre corps et de toutes les tensions parasites qui nous habitent qui sont directement transférables à nos chevaux si nous n’en sommes pas conscients. Je poursuis des objectifs de performance en visant un retour dans le monde des concours hippiques dans un futur proche (équitation classique – sauts d’obstacle), mais d’abord et avant tout, je souhaite bâtir un climat de confiance avec mon nouveau cheval, de complicité, de partenariat.

Croyez-vous en votre bonne étoile?

Plus ou moins. On bâtit notre chance, on saisit les opportunités ou on les crée.

Avez-vous un modèle?

Plusieurs personnes m’ont motivée tout au long de mon parcours, mais il ne s’agit pas de personnages publics. J’ai surtout été inspirée par les gens qui m’ont entourée, par mes parents, amis, collègues, etc.

Comment vous projetez-vous dans 10 ans?

Aussi heureuse que je le suis présentement, sinon plus!

 

Partager cet article