Un Baie-Comois coupable de leurre informatique

Par Charlotte Paquet 27 avril 2016
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Baie-Comeau – Un jeune homme de Baie-Comeau, Bruno Lavoie-Santerre, vient d’être reconnu coupable de leurre informatique à l’égard de deux victimes, trois si l’on inclut la victime virtuelle qui a permis de le piéger.

Le juge Jean-Paul Decoste, de la Cour du Québec, chambre criminelle, a rendu sa décision sur le banc, le vendredi 15 avril, à la suite d’un procès qui aura duré quatre jours. Les faits reprochés à l’homme de 27 ans remontent à 2013 et 2014.

Selon la procureure de la Couronne, Me Annick Boivin, une première victime a porté plainte en 2013. Il s’agit d’une adolescente de la région de Québec qui n’avait que 14 ans à l’époque. Lavoie-Santerre, qui n’a caché ni son nom et ni son âge, l’a abordée sur Facebook en lui disant d’abord des banalités.

Après un certain nombre d’échanges, l’individu s’est mis à lui lancer des propos très crus à connotation sexuelle.

La jeune fille a paniqué et a mis ses parents dans le coup, d’où la plainte portée à la police.

Profil fictif

Ce premier dossier a débouché sur l’intervention de l’équipe de cybersurveillance de la Sûreté du Québec à Montréal. Toujours en 2013, une enquête a été déclenchée. Un agent d’infiltration s’est fait passer pour une certaine Laurie, 13 ans, de Sept-Îles.

Grâce à ce profil fictif sur Facebook, l’agent est entré en contact avec Bruno Lavoie-Santerre. Après avoir gagné sa confiance, il lui a fixé un rendez-vous au Centre Laflèche, à Baie-Comeau. C’est là qu’il a été épinglé une première fois.

Il a été formellement accusé de leurre informatique et a été remis en liberté en s’engageant à respecter certaines conditions, dont celle de ne pas utiliser un ordinateur.

Nouvelle victime

Fin 2014, l’homme a fait une nouvelle victime. Il s’agit d’une adolescente âgée de 12 ans résidant à Baie-Comeau. Il l’a contactée sur Facebook, s’est présenté à elle à visage découvert, mais a cependant choisi cette fois-ci de se rajeunir de quelques années.

L’homme a fonctionné avec le même modus operandi. Il a commencé par des banalités en la complimentant sur sa beauté et lui a demandé si elle voulait jaser. Au fil des échanges, assaisonnés de propos à faire rougir, il a demandé à la rencontrer. C’est à ce moment que la mère de la jeune fille a surpris la conversation en direct.

Une plainte a été déposée à la police. Une fois de plus, Bruno Lavoie-Santerre a recouvré sa liberté dans l’attente de la suite des procédures.

Le procès

La Couronne a fait entendre huit témoins, dont la victime de la région de Québec et celle de Baie-Comeau. Selon Me Boivin, les adolescentes sont vulnérables et il peut être flatteur pour elles de voir un homme plus vieux s’intéresser à elle.

L’avocat de la défense, Me Laurence Cloutier-Pouliot, a présenté un seul témoin à la barre, en l’occurrence un psychologue.

Les représentations sur sentence ont été fixées au 13 juin. Le Code criminel prévoit une peine minimale d’un an pour le crime dont a été reconnu coupable Bruno Lavoie-Santerre.

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