Les camionneurs artisans manifestent

Par Charlotte Paquet 9 mai 2016
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Baie-Comeau – Les camionneurs artisans ne sont pas passés inaperçus, lundi matin, à Baie-Comeau. Au volant de leur camion à benne, près de 75 d’entre eux ont quitté les installations de Scierie des Outardes en direction du bureau du député Martin Ouellet, rue Bossé, pour réclamer son intervention.

Membres de l’Association nationale des camionneurs artisans (ANCAI), les camionneurs de la Haute-Côte-Nord et de Manicouagan ont cependant dû exprimer leurs doléances au personnel de circonscription de M. Ouellet puisque ce dernier se trouvait au même moment sur la route en direction de Québec. À la grandeur de la province, les 125 bureaux de députés ont tous reçu la visite des camionneurs.

Les camionneurs craignent la non-reconduction de l’encadrement pour le camionnage en vrac dans les marchés publics, qui viendra à échéance le 31 mars 2017. Selon eux, le ministère des Transports du Québec (MTQ) remet en question cette pratique qui existe depuis 1976. « On veut que nos députés mettent de la pression sur le ministre des Transports », souligne Carol Girard, directeur général des Transporteurs en vrac de Forestville et représentant des 200 membres de l’ANCAI sur la Côte-Nord.

« La réglementation nous assure un partage des travaux et un partage équitable entre les membres. Nos craintes, c’est qu’on soit déréglementé, car ce serait le free for all. On est là pour conserver nos emplois», martèle M. Girard, tout en rappelant que chaque camionneur artisan représente à lui seul une PME.

Courtage illégal

Dans la même foulée, les représentants de l’ANCAI veulent sensibiliser le député Ouellet au problème du courtage illégal sur les chantiers publics au Québec. Cette forme de courtage prolifère depuis l’entrée en vigueur en 2012 d’une nouvelle clause permettant aux entrepreneurs de se donner des contrats de transport de matières en vrac entre eux.

« Le camionnage en vrac laissé sans surveillance a permis à des entrepreneurs et à des courtiers à but lucratif de créer une économie souterraine en plus de blanchir de l’argent pour effectuer des transactions dénoncées à maintes reprises devant la Commission Charbonneau », affirme d’ailleurs le président de l’association provinciale, Guy Laplante, dans une lettre. « Pendant que nos courtiers sont soumis à la surveillance de la CTQ et à des règles d’équité, d’autres font la pluie et le beau temps, même sur les contrats du MTQ », dénonce-t-il.

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