Bilan de l’an 1 et perspectives : Archéo-Mamu a le vent dans les voiles

Par Charlotte Paquet 21 mai 2016
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Baie-Comeau – Archéo-Mamu Côte-Nord trace un bilan positif de sa première année d’existence et se lance dans sa deuxième avec beaucoup de projets dans ses cartons.

Fondé en novembre 2014, il faudra attendre à mai 2015 pour assister au véritable lancement de l’organisme, unique en son genre au Québec en raison de sa cogestion par des autochtones et des allochtones. L’obtention d’un budget de 340 000 $ consenti par l’ancienne Conférence régionale des élus de la Côte-Nord, le ministère de la Culture et le Musée régional de la Côte-Nord lui avait permis de prendre son envol.

Voué à la conservation et à la mise en valeur du patrimoine archéologique nord-côtier, l’organisme à but non lucratif a été impliqué dans la réalisation de 25 projets au cours de sa première année, ce qui n’est pas rien. La prochaine année s’annonce également fébrile, même si bien des choses restent à attacher.

Percée en Ontario

Depuis mars 2016, Archéo-Mamu vole de ses propres ailes. Ses revenus de consultant en archéologie lui permettent de subvenir à ses besoins.

Son premier contrat comme consultant, l’organisme l’a obtenu en Ontario. « Ç’a été un contrat lucratif pour une étude de potentiel archéologique et un inventaire sur le terrain en relation avec les trois Premières Nations du coin », explique son directeur général, François Guindon. « Notre spécialité liée à nos relations avec les Premières Nations a fait plaisir au client », ajoute-t-il.

Archéo-Mamu est aussi fier d’être l’un des trois consultants au Québec retenus par Parcs Canada pour travailler  dans différents secteurs archéologiques, et ce, pour une durée de quatre ans. « Ça, c’est vraiment intéressant, car on sait que beaucoup d’investissements seront annoncés pour le 150e anniversaire de la Confédération dans les parcs nationaux », précise M. Guindon. Les premières commandes de Parcs Canada sont attendues dès cet été.

Autre bonne nouvelle, Archéo-Mamu vient tout juste d’apprendre que le Labrador lui ouvre ses portes à titre de consultant indépendant. « C’est un beau marché, le Labrador », lance M. Guindon, ravi, en rappelant que les profits générés par les divers projets sur lesquels l’organisme travaille sont réinvestis dans des travaux archéologiques sur la Côte-Nord.

Fouilles subaquatiques

Après le succès d’un projet de fouilles archéologiques subaquatiques réalisées pendant deux semaines à la fin de l’été 2015, en collaboration avec l’Université de Montréal (UdM) et le comité d’archéologie subaquatique d’Archéo-Mamu, une deuxième phase aura lieu dans les prochaines semaines.

Les deux archéologues de l’UdeM, Vincent Delmas et Mathieu Mercier-Gingras, seront de retour du 6 au 13 juin. Accompagnés de plongeurs locaux, ils interviendront dans deux zones précises, soit à Pointe-Lebel et à Baie-Trinité. M. Guindon rappelle que les travaux de l’an dernier ont permis de retrouver ce qui pourrait être l’épave du navire Sainte-Anne.

En incluant la contribution des bénévoles, le budget du prochain projet de fouilles se situe à 25 000 $, dont 5 000 $ proviennent d’Archéo-Mamu.
Parmi les projets pour lesquels des confirmations sont attendues dans les prochains mois, il y a celui qui touche le domaine de l’archéologie touristique du côté de Blanc-Sablon. M. Guindon se croise les doigts pour sa réalisation.

Nouveau conseil

Un nouveau conseil d’administration a été élu lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisme, tenue jeudi dernier. Il réunit Jean-Paul Le Guilcher et Nicole Lebreux de Baie-Comeau, Michaël Jourdain, de Uashat-Maliotenam, Adélard Benajamin, de Pessamit, et Marc Saint-Onge, d’Essipit.
Une trentaine de membres font partie d’Archéo-Mamu.

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