Les signalements à la DPJ bondissent de 17 % sur la Côte-Nord

Par Charlotte Paquet 14 juin 2016
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La directrice de la protection de la jeunesse, Marlene Gallagher, est entourée des membres de son équipe de direction.

Baie-Comeau – Les signalements à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) ont bondi de 17 % en 2015-2016 sur la Côte-Nord, pour passer de 2 594 à 3 051. Le contexte économique difficile de la région n’y est pas étranger.

« L’augmentation des signalements est ressentie partout dans la province, mais de façon très variable. Certaines régions connaissent un contexte économique difficile, et la Côte-Nord n’y fait pas exception », a souligné Marlene Gallagher, directrice de la protection de la jeunesse de la Côte-Nord, en rendant public son bilan annuel, mardi.

Selon Mme Gallagher, « le stress financier et parental combiné au marché de l’emploi défavorable peut en partie expliquer cette hausse de signalements. » Dans ces cas-là, ce n’est pas nécessairement le manque de compétences parentales qui est pointé, mais bien des situations particulières. Toutefois, comme ces situations risquent d’avoir des effets néfastes sur les enfants, la DPJ doit intervenir, explique la directrice.

Fait à noter, les 1 055 signalements retenus pour suivi au cours de la dernière année représentent 35 % de l’ensemble des signalements reçus, comparativement à 31 % pour les 797 dossiers retenus en 2014-2015.

Encore la négligence

La négligence et les risques sérieux de négligence demeurent la première cause de signalement sur la Côte-Nord, mais aussi à la grandeur de la province. Chez nous, elle explique 43,6 % des situations dénoncées. Les abus physiques et le risque sérieux d’abus physiques prennent le deuxième rang avec 28,3 %.

Les mauvais traitements psychologiques prennent le troisième rang avec 13,1 % ou 273 signalements. Dans cette catégorie de signalements, on retrouve de façon plus marquée l’exposition à la violence conjugale, les problèmes de toxicomanie du père ou de la mère et les conflits liés à la séparation des parents.

Un mal silencieux

« Les mauvais traitements psychologiques : un mal silencieux » constitue d’ailleurs le thème retenu par l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux dans le cadre du 13e bilan annuel, rendu public par les DPJ de toutes les régions du Québec, mardi. Même s’ils ne constituent pas les causes de signalement les plus fréquentes, les mauvais traitements psychologiques ne sont pas à prendre à la légère, selon l’organisme.

Sur la Côte-Nord, la directrice de la protection de la jeunesse précise que, contrairement aux années passées, les mauvais traitements psychologiques surpassent les troubles de comportement au chapitre du nombre de signalements retenus.

Au Québec, les abus physiques et les mauvais traitements psychologiques connaissent une hausse constante des signalements retenus.

Le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Côte-Nord rappelle qu’il est possible de faire un signalement sept jours sur sept et 24 heures sur 24 en composant le 418 589-9927 ou par courriel à signalement.dpj.09cisss@ssss.gouv.qc.ca. Tous les signalements sont confidentiels.

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