L’épave de la pointe Paradis révélera-t-elle son origine?

Par Charlotte Paquet 15 juin 2016
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Baie-Comeau – Après une dizaine de jours de collecte de données et de prospection, des archéologues de l’Université de Montréal (UdM), en collaboration avec l’organisme Archéo-Mamu Côte-Nord et des plongeurs de la Manicouagan, ont mis fin, mardi, à la phase 2 de leur projet d’archéologie maritime. Est-ce que les derniers travaux permettront de confirmer si l’épave localisée l’an dernier près de la pointe Paradis est bien celle du Sainte-Anne? L’avenir le dira.

Vincent Delmas et Mathieu Mercier Gingras, deux étudiants et chercheurs en archéologie de l’UdM, viennent de compléter les travaux amorcés le 5 juin. Ils ont profité de la Semaine du Saint-Laurent pour réaliser les travaux de cette année, en compagnie cette fois-ci de deux étudiants de l’université.

Le Sainte-Anne se serait échoué dans ce secteur de Pointe-Lebel il y a 300 ans. La découverte de l’épave a été faite par un résident, Daniel Dorais, au début des années 2000. Par la suite, André Thibault a rapporté la découverte au receveur des épaves.

Au cours des phases 1 et 2 du projet collectif, des épaves de navires ayant sombré dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur de la Côte-Nord ont été inspectées, analysées et de documentées. La dernière semaine a notamment permis de recueillir des pièces de bois sur l’épave du Sainte-Anne.

« On pense que c’est le Sainte-Anne, mais, dans le secteur de la pointe Paradis, on a un problème, car il y a eu beaucoup de naufrages au 17e et au 18e siècle en raison des battures de sable propices aux naufrages », souligne François Guidon, archéologue et directeur général d’Archéo-Mamu Côte-Nord. Les pièces de bois prélevées sur l’épave pourraient permettre, ajoute-t-il, de dater son année de construction.

Le Sainte-Anne transportait une cargaison de fourrures lorsqu’il s’est échoué en 1704. Lors de la tragédie, son capitaine, Jean Paradis, se dirigeait vers les Antilles avant de retourner en France. Selon des informations diffusées par l’UdM, le navire servait au commerce entre la France et ses colonies.

Que les travaux 2016 permettent ou non d’identifier le Sainte-Anne, les chercheurs considèrent exceptionnel l’état de conservation de cette épave littéralement enfouie dans le sable pendant les trois derniers siècles, ce qui l’a protégée des tempêtes et des glaces.r cette découverte.

Pointe-aux-Anglais

L’équipe de chercheurs et de plongeurs a également passé quelques jours dans le secteur de Pointe-aux-Anglais, à Baie-Trinité, afin de poursuivre là aussi des travaux amorcés en 2015 pour la localisation et la documentation d’épaves qui seraient connues des gens de la Manicouagan, mais non des spécialistes.

Le secteur de Pointe-aux-Anglais est aussi réputé pour ses nombreux naufrages, notamment ceux d’une partie de la flotte de l’amiral Walker qui, en 1711, était venu envahir Québec. À sa première tentative, Walker avait dû rebrousser chemin. Certains de ses navires avaient été éventrés sur les récifs de l’île aux Oeufs.

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