Serge Tremblay s’accroche à travers ses petits-enfants

Baie-Comeau – Le Relais pour la vie, c’est plus qu’une campagne de financement. C’est l’occasion de célébrer la victoire des uns contre le cancer, d’encourager les autres qui luttent encore et d’honorer la mémoire de tous ceux qui ont perdu le combat. Si la joie et les sourires sont au rendez-vous, la tristesse et les larmes en font aussi partie, malheureusement!
En fin d’après-midi samedi, au parc des Pionniers, un homme était assis sur le sol, à deux pas de plusieurs centaines de luminaires réunis devant une photo, celle de son fils. Immobile, le visage figé et le regard triste, Serge Tremblay semblait perdu dans ses pensées, pendant que, autour de lui, ça grouillait d’activités.
Le 31 juillet 2013, Patrice Tremblay est décédé d’un cancer du cerveau. Il avait 35 ans. Outre son père et son frère, il laissait dans le deuil sa femme et ses deux jeunes enfants.
La veille de son décès, d’un geste de la main, il avait fait signe à ses proches qu’il voulait en finir, en finir avec l’acharnement. « Lorsqu’on l’a débranché le 30 juillet, c’était six ans jour pour jour après son mariage », raconte son père.
Trois ans plus tard, la douleur est toujours vive pour Serge Tremblay. Patrice, c’était plus que son fils, c’était son meilleur ami et c’était sa relève, explique celui qui possède plusieurs immeubles. « C’était un associé et c’était le gars qui me ressemblait le plus », laisse-t-il tomber, la voix brisée.
S’accrocher
Selon lui, la perte de son fils demeurera toujours un non-sens de la vie. Il a beau essayer, il est incapable d’accepter ce départ subi. « C’est un non-sens de la vie d’avoir pris ce garçon-là », dit-il, en précisant jusqu’à quel point Patrice avait un mode de vie sain. Il dit ne jamais l’avoir entendu se plaindre pendant sa maladie.
Heureusement, Serge Tremblay a ses deux petits-enfants auxquels il se raccroche. « Je m’accroche à mes petits-enfants pour donner un sens à la vie », affirme-t-il. Aujourd’hui, confie l’homme, il aimerait avoir 10 ans de plus pour aller rejoindre son fils le plus rapidement possible, mais, en même temps, il s’en souhaiterait 25 ans de moins pour voir vieillir ses petits-enfants plus longtemps.
Cela fait trois ans que Patrice Tremblay est parti, mais il est toujours bien présent pour son père. Et sa présence, il l’a ressent encore plus à chaque édition du Relais pour la vie, un événement auquel a déjà participé le disparu, alors vêtu du chandail jaune du vainqueur.
En 2014, des luminaires avaient été installés en forme de cœur pour honorer la mémoire du jeune homme. L’année suivante, le symbolisme prenait la forme d’une étoile tout en luminaires. Finalement, en 2016, c’est une flèche pointée vers la photo du disparu qui a été conçue.
C’est tout près de cette flèche où Serge Tremblay, perdu dans ses pensées dirigées vers ce fils qui n’est plus, été interpellé par Le Manic. C’est tout près de cette flèche où le père endeuillé essuyait ses larmes.