Un service d’accompagnement à la naissance poursuit sa gestation dans la Manicouagan

Par Charlotte Paquet 11 juillet 2016
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Baie-Comeau – Une jeune entrepreneure prépare peu à peu la véritable venue au monde de son entreprise dans un domaine encore vierge dans la Manicouagan : l’accompagnement à la naissance. Maman de deux bambins, Marie-Claire Gagnon se donne le défi de faire découvrir et apprécier ce service très populaire dans d’autres régions du Québec.

Le Phare-mère accompagnement à la naissance, le nom de l’entreprise, devrait voir officiellement le jour à l’automne 2016. Depuis l’automne 2015, la jeune femme de 31 ans peaufine sa formation, ce qui inclut des suivis de futures mamans, avec ou sans les papas. Elle prépare son grand lancement. « Pour pouvoir tranquillement m’intégrer dans le milieu, j’ai fait ma page Facebook », explique-t-elle.

Marie-Claire Gagnon est native de Baie-Comeau. Après avoir quitté la ville en 2004 pour ses études, elle était de retour en 2011 avec en poche un baccalauréat en enseignement du français au secondaire. La naissance de son premier garçon, Florent, a été un déclic en janvier 2014. Sa passion pour la périnatalité est apparue et l’arrivée de Jérôme, 12 mois plus tard, n’a fait que la confirmer.

Bien au fait de la popularité des services d’accompagnement à la naissance, dont certaines de ses amies ont bénéficié avec bonheur ailleurs dans la province, la jeune femme a senti la fibre entrepreneuriale monter en elle. Pourquoi ne pas vivre sa passion en se lançant en affaires? Son médecin, à qui elle avait confié son intérêt pour la périnatalité et son questionnement sur une possible formation de sage-femme, ne l’avait-elle pas lancée sur cette voie en lui disant : « Pourquoi ne pas devenir accompagnante, il n’y en a pas à Baie-Comeau. »

Accouchement serein

Formée par le collectif Les Accompagnantes à Québec Marie-Claire Gagnon prône un accouchement le plus serein possible. Elle cible les femmes qui souhaitent avoir un outil supplémentaire pour y parvenir. Dans les faits, comme accompagnante, elle les aide « à reprendre possession de leur accouchement plutôt que de laisser ça à d’autres », explique-t-elle.

La jeune femme se décrit comme une sorte de coach qui suit la femme enceinte, et son conjoint s’il y a lieu, avant, pendant et après l’accouchement. Elle offre un soutien et une écoute 24 heures sur 24 avant. Elle l’informe pour mieux comprendre ce qui se passe et l’aide à gérer la douleur et à comprendre les soins médicaux, en plus d’être une source d’information et la gardienne de la bulle familiale, comme elle le précise si bien.

L’accompagnante à la naissance est tout ça, mais elle n’est pas une sage-femme, un médecin ou un pont entre la femme ou le couple et le corps médical, ni une travailleuse sociale ou une conseillère en lactation, insiste Marie-Claire Gagnon.

Assister, non imposer

La maman l’avoue. Elle a ses convictions par rapport à la périnatalité, mais elle ne cherche surtout pas à ce que tout le monde y adhère. Elle

Phare-mère accompagnement à la naissance

Phare-mère accompagnement à la naissance

fait notamment référence à la péridurale, à l’allaitement, au portage, au dodo et aux pleurs du bébé. « La maternité, c’est tellement quelque chose de fragile et on culpabilise facilement », affirme-t-elle.

L’arrivée au monde de son aîné a été une sorte de révélation. « Ça m’a amené une vision un peu plus humaine de la naissance et de la maternité, soit d’y aller de manière plus instinctive et naturelle plutôt que de suivre les conventions, les idées préconçues ou les conseils de l’un et de l’autre », explique l’accompagnante à la naissance.

Selon elle, l’accouchement naturel est possible, mais il faut se faire confiance et, surtout, ne pas paniquer. « C’est une peur et un manque de confiance qui vont faire en sorte qu’on va perdre le contrôle de notre respiration et qu’on va paniquer. Souvent, c’est quand on tombe en état de panique que la chaîne d’interventions s’amorce », souligne-t-elle.

Pour réussir un accouchement à la hauteur de leurs attentes, Marie-Claire Gagnon considère que les femmes mettront toutes les chances de leur côté avec une bonne forme physique et une confiance en soi et en leur corps. « Si on arrive là terrorisée, il y a de fortes chances qu’on ressorte de là traumatisée », conclut-elle.

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