Verdict de culpabilité pour un camionneur

Par Charlotte Paquet 2 août 2016
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Baie-Comeau – Le camionneur Michel Chrétien a été reconnu coupable de conduite dangereuse ayant causé la mort, le 21 juillet, au palais de justice de Baie-Comeau. L’homme de 49 ans recevra sa sentence en septembre.

Le 12 juillet 2010, quelques mois après l’obtention de son permis de conduire pour véhicule lourd, Chrétien roulait en direction de Fermont avec son camion à benne chargé de sel lorsqu’il a heurté de plein fouet un camion semi-remorque chargé de bois qui arrivait en sens inverse dans une courbe prononcée au 196 km sur la route 389. Son conducteur, Steve Harrisson, de Matane, est décédé des suites de l’accident.

La collision est survenue quand le camion à benne a été déporté sur la voie opposée en raison de sa vitesse excessive, compte tenu de la nature de la courbe et de son lourd chargement. La preuve a démontré que le conducteur roulait à une vitesse de 87 km/h lorsqu’il s’est engagé dans le virage, dont la vitesse recommandée est de 55 km/h.

Le juge Richard Côté, de la Cour du Québec, chambre criminelle, a exclu tout moment d’inattention ou même une erreur momentanée pour expliquer l’accident mortel puisque le témoignage de l’accusé a clairement permis de confirmer qu’il ne prenait aucune mesure pour vérifier sa vitesse.

« Il a fait fi des panneaux indiquant la présence de courbes sur une distance de 800 mètres et a omis de respecter les vitesses recommandées en présence de deux courbes prononcées en circulant même jusqu’à 90 km/h à l’approche de la courbe où a eu lieu l’accident alors que la vitesse recommandée était de 55 km/h », écrit le magistrat dans son jugement.

Il poursuit : « les explications fournies par l’accusé ne font que confirmer qu’il était insouciant au moment de l’accident à un point tel que sa conduite constitue un écart marqué par rapport à celle qu’aurait eue une personne raisonnable placée dans sa situation ».

Un néophyte

Avant la tragédie du 12 juillet 2010, Michel Chrétien n’avait qu’un seul voyage à son actif sur la route 389. En juin, il l’avait empruntée avec un chargement d’asphalte.

Celui qui a travaillé comme soudeur pendant 25 ans a admis lors de son témoignage qu’il apprenait son métier sur le tas. Mais, comme le précise le juge Côté, cela n’indique en rien qu’il était incapable d’apprécier et d’éviter le risque.

Le matin même de l’accident, à Baie-Comeau, un contrôleur routier avait remis un constat d’infraction au camionneur parce que la charge axiale sur l’un des essieux de son véhicule lourd dépassait la limite permise. Après avoir déplacé vers l’arrière une partie de son chargement à l’aide d’une pelle, l’homme avait pu quitter les lieux.

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