Des centaines d’artefacts livrent des pans du passé

Par Charlotte Paquet 17 août 2016
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Baie-Comeau – L’inventaire archéologique effectué au Parc Nature de Pointe-aux-Outardes, la semaine dernière, a été fructueux. Bien qu’il soit trop tôt pour envisager des fouilles comme telles, l’équipe dirigée par Archéo-Mamu a tout de même trouvé quelques centaines de fragments qui témoignent de l’occupation passée du territoire.

Directeur général de l’organisme Archéo-Mamu, l’archéologue François Guindon se réjouit de toutes ces découvertes. À travers le goulot d’une bouteille, des tessons de verre, de pièces de céramique ou des clous, entre autres choses, il espère mieux comprendre l’occupation du secteur.

Ce sont des découvertes fortuites des dernières années qui ont conduit Archéo-Mamu au Parc Nature. Déjà en 2015, une inspection des lieux a été réalisée. Cette année, il s’agit de la première phase de l’inventaire destiné à évaluer la présence de vestiges sur place. Une deuxième pourrait se concrétiser en 2017.

Comme le souligne l’archéologue d’un ton joyeux, le nombre élevé de pièces récoltées cette année, qu’il faut photographier et classer sommairement, n’a pas permis de couvrir une superficie aussi grande qu’il l’aurait souhaité.

Des échantillonnages

- DSCN8452Les échantillonnages ont été effectués à coups de zones de 50 cm sur 50 cm du côté de la façade du parc qui donne sur le fleuve Saint-Laurent.

Dès qu’un fragment était découvert, on creusait davantage et on utilisait le tamis, au cas où. Mercredi, une activité d’archéologie publique a réuni près d’une trentaine de personnes pour le ratissage de la plage de la guérite jusqu’au bâtiment d’accueil.

« Ce qu’on aimerait découvrir pour justifier une fouille, ce sont les bases d’une habitation des premiers colons », indique François Guindon.

Déjà révélatrices

Une chose est sûre, les dc ont déjà commencé à révéler leurs secrets. Ainsi, contrairement à ce qu’on aurait pu penser en se basant sur les 1500 sites archéologiques déjà identifiés sur la Côte-Nord, la présence amérindienne n’a pas été observée au bout de la pointe du Parc Nature, mais bien le long du fleuve.

Des éclats de pierre taillée font croire à une possible occupation amérindienne avant l’arrivée des premiers colons, précise l’archéologue. Les découvertes tendent d’ailleurs à démontrer que les ancêtres des Innus et les premiers colons auraient pu cohabiter à différentes périodes.

Les pièces trouvées la semaine dernière seront nettoyées, cataloguées et analysées au laboratoire d’Archéo-Mamu, situé au Jardin des glaciers.

Les pièces trouvées la semaine dernière seront nettoyées, cataloguées et analysées au laboratoire d’Archéo-Mamu, situé au Jardin des glaciers.

« Ce sont toujours des fragments. Les archéologues courent toujours après les déchets, soit les choses laissées derrière par les occupants », poursuit le directeur général d’Archéo-Mamu.

Toutes les pièces trouvées la semaine dernière, dont les plus grandes tiennent dans la paume d’une main, ont été transportées au laboratoire d’archéologie d’Archéo-Mamu, situé au Jardin des glaciers. Elles seront nettoyées, cataloguées et analysées en vue de la production d’un rapport.

Pour les Innus

Archéo-Mamu a reçu la collaboration du Parc Nature et du Conseil des Innus de Pessamit pour la réalisation de l’inventaire de la semaine dernière. Deux jeunes employés du conseil ont d’ailleurs collaboré aux travaux, en plus de deux étudiantes embauchées par l’organisme pour l’été.

Selon François Guindon, en plus d’apprendre à faire de l’archéologie, les jeunes Innus participent à l’étude leur peuple d’une autre façon que par la transmission orale.

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