La plus grande richesse des JO, les bénévoles!  

21 août 2016
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J’aimerais aujourd’hui rendre hommage à plusieurs milliers de bénévoles qui, comme moi, ont investi beaucoup de temps afin que les Jeux olympiques soient un succès.

Une belle expérience pour ma part.

Mon expérience de bénévolat ici à Rio fut très bonne. Je travaillais généralement de 8h à 13h et après, on allait au lunch. Cependant, seul bémol, le temps de déplacement pour me rendre de l’appartement au travail : plus de 2h30 pour l’aller seulement: bus rapide, Métro 4-transfert au métro 1 et train.

J’ai eu l’une des meilleures équipes de travail de toutes mes expériences des Jeux olympiques. Une belle gang  de  jeunes avec qui nous étions là pour travailler professionnellement et nous amuser. Personne ne se prenait au sérieux et nous en avons fait, des folies!

Il y avait des gars et des filles qui venaient des quatre coins du monde: Brésil, USA, Argentine, France, Allemagne, Égypte, Porto Rico et encore, j’en oublie. Imaginez le rêve d’un globe trotter que de vivre cette diversité culturelle.

Mon seul regret et de ne pas les avoir connu lors du début des JO. Mon horaire de travail ne débutait qu’à partir du 12, ca passe vite six jours de travail. Puis, Rio n’est pas une ville accommodante pour se donner rendez-vous et festoyer quand nous habitons tous, ici et là, éparpillés dans cette mégapole où les temps de déplacements sont interminables. P

Puis, le travail avec les photographes a été très privilégié. Avec le temps, je me fais connaître et le réseau de contacts s’agrandit. Quand ils savent que tu fais de la photo sportive et que tu as travaillé avec certains de leurs collègues, ils te considèrent un peu comme l’une des leurs. J’ai revu des amis et de nouvelles amitiés se sont crées. Des histoires incroyables d’hommes et de femmes, venant de partout dans le monde, avec plus de 30 ans de métier, j’en ai entendu.

J’ai dans ma tête des souvenirs mémorables avec certains d’entres eux.  J’ai aussi rempli mon baluchon de conseils de toutes sortes qu’ils m’ont généreusement partagé. Quand tu es au fil d’arrivée avec des photographes expérimentés, tu regardes et tu apprends vite. Ils m’ont fait de la place à leur coté, je les ai aidés et ils ont apprécié. Ca remplace les plus grandes écoles de photos.

Maintenant la question qui tue! Je sais que vous aller tous me la demander : la bouffe était-elle meilleure qu’en Russie? OUI! Une chance que je n’ai travaillé que six jours sinon, ici, j’aurai pris du poids. On avait droit à la totale: buffet incluant pâtes, riz, salade, patates et fèves ainsi que deux choix de viandes ou viande et poisson. On a mangé comme des rois!

En réponse aux grands titres internationaux sur le bénévolat 

En tant que bénévoles, sommes-nous considérés comme de la main-d’œuvre bon marché au profit des grandes institutions sportives, organisatrices des JO? Sommes-nous à ce point maltraités et mal-nourris et abuse t-on de nous?  NON.

Les bénévoles qui se sont plaints, qui se disent mécontents sur leur traitement, sont en fait des personnes qui n’ont pas l’âme de faire du bénévolat. Ils n’étaient tout simplement pas à leur place. À mon grand avis personnel, se sont plutôt des gens en quête d’attention médiatique. Puis, certains médias internationaux en quête de titres sensationnalistes essaient toujours de trouver la bête noire.

Qu’en est-il des 30% qui sont venus chercher leur uniforme et qui ne se sont jamais présentés, ne serais-ce à leur premier quart de travail? C’est plutôt ce titre que nous aurions du lire dans le grand Figaro. Pourquoi ne pas avoir fait un hommage aux bénévoles qui se donnent et investissent beaucoup de temps et de coeur pour faire des Jeux olympiques un succès?

Une armée de bénévoles et de travailleurs pour les JO

Le besoin en bénévoles est énorme. Pour les Jeux d’été c’est 70 000 bénévoles qui sont nécessaires, comparativement à près de 25 000 bénévoles pour des Jeux d’hiver. Près de 50 000 travailleurs rémunérés sont à l’action à tous les jours, si l’on compte les gérants, superviseurs, gestionnaires, femmes de chambres, ménagers, vendeurs dans le casse-croûte, bar, sécurité, billetterie etc… .

Le comité organisateur de Rio a dû faire des coupures dans le budget et a donc décidé d’organiser les JO avec une équipe réduite de 50 000 personnes. Ils n’ont pas pris en considération qu’il y aurait des bénévoles qui ne se présenteraient pas. Ils se sont fait prendre à leur propre jeux.  Je le vois depuis le début des JO qu’il y a un sérieux manque de bénévoles à plusieurs endroits stratégiques où ils doivent agrémenter l’expérience des spectateurs et ça nuit au bon fonctionnement.

Quand on veut devenir bénévole on nous demande de garantir un minimum de 10 jours. Certains en font moins (comme moi), mais plusieurs en font beaucoup plus. Ça varie selon le département,  selon les besoins et les taches à réaliser. J’ai des amis Canadiens qui ont plus de 16 jours de travail à leur horaire où ils doivent travailler durant de longues heures, dehors sous la chaleur et le soleil ardent. J’ai un très grand respect envers ces gens là.

Mais, la plus grande satisfaction en tant que bénévole est celle de faire partie des  coulisses du plus grand événement international au Monde, soit celui des Jeux olympiques. J’ai été sélectionnée parmi plus de 200 000 personnes.  L’émotions des Jeux sur place, en direct, est pure et belle. Sentir la fraternité et une solidarité inconditionnelle entre tous et chacun, ça, en soi, vaut une fortune.

Aimer rencontrer des gens sans jugements de cultures ou de religions, c’est quasi juste dans les événements sportifs internationaux que tu vois ça. Puis, avec tout ce qui se passe dans le monde, ca fait juste du bien que de sentir que cette solidarité là existe bel et bien.

Aux JO, dans les rues, une personne seule n’est pas un étranger. C’est facile de communiquer entre nous même si on ne se connaît pas. Il suffit juste de s’intéresser à un et à l’autre. Un sourire accompagné d’un bonjour et le tour est joué.

Rencontrer des gens qui proviennent des quatre coins du monde, échanger, partager, se faire des amis, des complices, grandir et apprendre sur la culture, moeurs et traditions de l’un et l’autre, c’est ça la plus grande richesse des JO!

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