Les appareils photos pullulent chez René Marier

Par Charlotte Paquet 10 septembre 2016
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Baie-Comeau – René Marier possède un véritable trésor dans sa résidence de Pointe-Lebel. Accumulée depuis une vingtaine d’années, son impressionnante collection d’un millier d’appareils photo argentiques a de quoi surprendre.

Passionné par la photo et lauréat de quelques prix au fil des ans, le Lebelois a commencé à récupérer les « anciens » appareils photo avec l’avènement du numérique, dans le milieu des années 90. « Quand la photo numérique est sortie, j’étais équipé en appareils 35 mm quasiment professionnels. J’ai regardé mon équipement et je me suis dit : «Qu’est-ce que je fais avec ça? », raconte-t-il.

Le photographe amateur venait alors d’acheter un objectif à 2 500 $. Or, l’équipement ne valait plus qu’une centaine de dollars sur Internet en raison du passage de l’ère argentique au numérique. « Du jour au lendemain, tu viens de perdre un investissement de plusieurs années », poursuit M. Marier. C’est ce qui l’a décidé à se lancer dans une collection.

La région «vidée»

L’homme s’est mis à courir les ventes de garage et les marchés aux puces pour enrichir sa collection. Il a fureté sur Internet dans l’espoir de trouver des appareils photo qu’il ne possédait pas déjà. Ses recherches, il les a concentrées principalement dans la Manicouagan. « J’ai vidé la région », lance-t-il en riant.

Grâce à son flair de collectionneur, il a notamment réussi à mettre la main sur une quantité impressionnante d’appareils photo de type Polaroid. Il en possède 57. C’est plus que ce qu’on peut retrouver dans , un catalogue de 40 000 appareils de tous genres et une véritable bible pour les collectionneurs.

D’ailleurs, la prochaine édition de ce catalogue édité aux États-Unis publiera une cinquantaine de nouvelles photos, gracieuseté de M. Marier.

Particularités

La collection du Lebelois frise le millier d’appareils photo. Ils sont fixés directement au mur ou encore sur des tablettes dans une pièce de sa maison. D’autres se retrouvent sur des tablettes dans un couloir.

Les modèles les plus anciens remontent aux années 1920. Au premier regard, ils ressemblent à des boîtes équipées d’un orifice à l’avant. M. Marier en possède quelques exemplaires du genre, mais tous différents.

La pièce de collection qui lui a coûté le plus cher à acquérir, soit 400 $, il l’a trouvée en naviguant sur Internet. Il s’agit d’une marque allemande (Zessikon) de très grande qualité, selon lui. « J’ai accepté de payer 400 $ parce qu’il en valait 1 400 $ sur le marché des collectionneurs », explique celui qui se dit incapable de quantifier la valeur de sa collection.

La Côte-Nord compte deux collectionneurs d’appareils photo, croit M. Marier. L’autre réside à Sept-Îles et sa collection compterait environ 300 pièces de plus que la sienne. « On se connaît et on échange », souligne-t-il.

La maladie

L’homme de 76 ans continue d’ajouter des pièces inédites à sa collection, mais plus par automatisme. Il n’a plus la même passion qu’avant et sa santé défaillante en est la grande responsable. « Quand ça fait trois fois que tu es réanimé, tu ne penses plus pareil », explique celui qui revenait d’une convalescence de trois semaines lorsque Le Manic l’a rencontré.

« Là, je suis rendu à un état de santé qui m’oblige à penser différemment de l’an passé. Ce n’est plus la même ambition. C’est presque le contraire puisque je me demande ce que je vais faire avec », lance celui qui se demande ce qu’il adviendra de sa collection lorsqu’il sera passé de vie à trépas. Il souhaite qu’elle lui survive, mais il sait pertinemment que son fils unique n’a pas d’intérêt à la conserver.

« Il faudrait que je trouve une avenue quelque part, peut-être un don à un musée avec l’inscription Collection René Marier », avance-t-il.

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