« Je lui criais : “Mon homme, prends ma main” » – André Simard
Baie-Comeau – « Je lui criais : “Mon homme, prends ma main”. Ç’a fait comme dans les films. On les a sortis et 10, 15 secondes après, le char a sauté. »
André Simard n’oubliera pas de sitôt le début de la soirée du jeudi 8 septembre. En route vers Saguenay où il réside, il a été l’un des premiers arrivés sur les lieux d’un accident dans lequel deux jeunes hommes dans la vingtaine, l’un de Ragueneau et l’autre de Chute-aux-Outardes, se sont sortis sans blessures graves d’une voiture en feu, sur la route 138, à Ragueneau.
Victime d’une perte de contrôle à la suite d’un dépassement « tout à fait légal », selon la porte-parole de la Sûreté du Québec, Ann Mathieu, le conducteur avait arrêté sa course dans un fossé après un capotage.
« Il y avait deux trois autos qui venaient d’arrêter vite devant moi. J’ai vu des gens partir en courant. J’ai arrêté. En sortant de mon camion, j’ai pogné l’extincteur et je suis parti en courant », raconte M. Simard
Celui qui est à l’emploi d’un sous- traitant d’Alcoa a éteint les flammes à l’extérieur de l’auto avant de s’informer si des gens se trouvaient à l’intérieur. « Le feu a comme éteint, mais il rallumait tout de suite. Je ne sais pas combien de fois je l’ai éteint. Il y avait plein d’autre monde aussi avec des extincteurs », précise-t-il.
Les pieds sortis
L’auto s’est retrouvée sur le toit après son capotage dans un fossé. Quand les premiers témoins sont arrivés, un occupant avait les pieds sortis. « Je lui ai pogné les pieds. Je l’ai rassuré en lui disant : «Fais-toi en pas, on va te sortir de là. Je lui ai demandé s’il était tout seul, mais il se lamentait et ne répondait pas. C’est là que j’ai vu l’autre », se remémore M. Simard.
La porte était coincée. Les sauveteurs étaient incapables de l’ouvrir. Grâce à une barre à clous et à des efforts surhumains, elle a fini par céder. Une première victime a été extirpée. « Elle avait perdu connaissance et avec plein de sang dans le visage », note M. Simard.
Le feu commençait à prendre à l’intérieur de l’habitacle. Les gens tentaient tant bien que mal de l’éteindre avec leurs extincteurs. Un citoyen habitant près du lieu de l’accident s’est amené avec son boyau d’arrosage.
M. Simard arrosait et tentait de dégager l’autre occupant, prisonnier entre le toit du véhicule et un dossier. « J’avais beau tirer, il était coincé. Je voyais le feu qui s’en allait vers lui. J’arrosais sous son épaule », raconte encore l’homme. Il a cependant dû s’éloigner à quelques reprises pour retrouver son air avant de retourner près de la voiture qui menaçait d’exploser à tout instant.
« J’ai pogné un crowbar et j’essayais de le dégager », poursuit M. Simard. Finalement, la victime a été sortie de la voiture en feu quelques secondes avant qu’elle n’explose. Les pompiers, les policiers et les ambulanciers sont ensuite arrivés.
«Toute une histoire»
« Ç’a été toute une histoire. Quand je suis venu pour repartir, j’ai comme réalisé ce qui venait de se passer », raconte le Saguenéen.
Une fois rendu chez lui, l’homme a rapidement consulté à l’urgence pour s’assurer de l’état de ses poumons. « J’ai passé des tests et vers 1 h 30, je quittais l’urgence », dit-il.
Il a ensuite tenté d’obtenir des nouvelles des deux jeunes victimes en appelant à l’Hôpital Le Royer, à Baie-Comeau, mais ce fut en vain, confidentialité oblige. C’est par l’entremise de la Sûreté du Québec qu’il a été rassuré sur leur état de santé.
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