Il tarde aux employés de la papetière d’être fixés

Par Charlotte Paquet 14 septembre 2016
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Baie-Comeau – La crise forestière a beau être réglée depuis un an, la récolte du bois affecté par la tordeuse s’effectue à un bon rythme et l’entente signée avec le gouvernement est valide pour quatre ans encore, l’avenir de la papetière de Produits forestiers Résolu (PFR) à Baie-Comeau inquiète toujours. L’absence d’investissements dans le développement d’un nouveau créneau pour la pérennité de l’usine de papier journal explique ce sentiment.

« L’impact de l’entente avec le gouvernement, on n’en voit pas la couleur. On sait qu’avec l’entente, ils ont eu le bois pour pas cher et l’électricité pour pas cher. Il y a eu plein de choses réglées dans cette entente-là, mais pour les investissements, on ne voit rien de concret », souligne Pierre Richard, président de la section locale 352 du syndicat Unifor.

Il tarde à M. Richard que des orientations claires soient prises pour assurer l’avenir de l’usine devant le déclin important du marché du papier journal. Pendant qu’une annonce majeure est attendue, l’incertitude frappe toujours les 350 travailleurs, plus particulièrement les jeunes. « Le moral des troupes est à terre », mentionne-t-il.

Malgré les promesses de PFR de se pencher sur de nouvelles alternatives à développer, les employés demeurent sur le qui-vive. « Ils ont réussi à ne convaincre personne », poursuit le président, tout en notant que ce ne serait pas la première fois que leur employeur ferait fi d’une promesse.

D’ailleurs, même pour de simples travaux de réparation, les fonds nécessaires tardent à venir. « Ce qu’on voit, c’est que la machine numéro 3 se détériore et aurait besoin d’amour. On n’a pas la qualité qu’on devrait avoir. Elle aurait besoin d’investissements, mais on a de la misère à faire les réparations », déplore M. Richard.

La confiance règne

« Je suis pas mal moins inquiet pour l’usine de Baie-Comeau que pour d’autres usines au Saguenay-Lac-Saint-Jean », assure Karl Blackburn, devant l’inquiétude manifestée dans le milieu. « Malgré les défis importants auxquels l’industrie fait face, l’usine est bien positionnée dans sa production, dans ses coûts d’opération et dans sa situation géographique sur le bord de la mer », insiste le directeur principal, Affaires publiques et relations gouvernementales de l’entreprise.

Avec sa production de papier journal, l’usine de Baie-Comeau est mieux placée ces temps-ci que les usines de PFR à Dolbeau et à Kénogami, qui fabriquent du papier surcalandré, insiste le porte-parole. C’est qu’à la suite d’une plainte provenant d’une entreprise américaine dans le dossier de la réouverture d’une papetière en Nouvelle-Écosse, les autorités américaines du commerce ont décrété que la reprise des activités s’était faite à coups de subventions.

Pour cette raison, l’organisme impose une surtaxe compensatoire qui représente 30 M$ annuellement pour les deux usines de la région voisine. Produits forestiers Résolu conteste la décision. L’entreprise est confiante de gagner sa cause, mais tout ça vient fragiliser une situation qui est déjà fragile.

Travaux en cours

Rappelons que lors de sa dernière visite à Baie-Comeau, effectuée au début du mois de juin dans le cadre de l’assemblée annuelle des actionnaires, le président-directeur général de PFR, Richard Garneau, avait souligné que plusieurs avenues étaient explorées pour permettre à la papetière de traverser le temps, tout en refusant de s’étendre sur le sujet. « Pour l’instant, on regarde différentes alternatives et de nouvelles technologies et on sait comment ça prend du temps les nouvelles technologies », avait-il indiqué. M. Garneau avait aussi dit espérer la contribution financière des gouvernements du Québec et du Canada pour aider l’entreprise à réussir « un passage entre la production d’aujourd’hui et la production du futur ».

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