Le Centre de bénévolat Manicouagan ferme ses portes

Par Steeve Paradis 28 septembre 2016
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À près de 35 ans d’existence, le Centre de bénévolat Manicouagan doit fermer ses portes, torpillé par un déficit de plus de 100 000 $.

À près de 35 ans d’existence, le Centre de bénévolat Manicouagan doit fermer ses portes, torpillé par un déficit de plus de 100 000 $.

Baie-Comeau – Coup de tonnerre dans le monde communautaire de la région. Le Centre de bénévolat Manicouagan (CBM) de Baie-Comeau, qui offre de nombreux services à une nombreuse clientèle, a cessé ses activités la semaine dernière. L’organisme doit encaisser un déficit de 103 000 $ pour la dernière année financière 2015-2016 et pour l’instant, rien ne permet d’identifier la raison profonde de ce déficit. La Sûreté du Québec a d’ailleurs été invitée à démêler cette affaire.

Le centre a émis un bref communiqué le 20 septembre, indiquant la hauteur du déficit et le fait que les services de popote roulante, les accompagnements et les visites d’amitié se poursuivaient sans interruption et avec les mêmes bénévoles, services qui sont jusqu’à nouvel ordre sous la responsabilité du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord.

« On a dû fermer le centre et l’ensemble des employés [au nombre de six] a été mis à pied », a confirmé la présidente du conseil d’administration du CBM, Anne-Marie Larkin. « On s’est entendus avec le CISSS, qui coordonnera l’ensemble des services avec les mêmes bénévoles. Ce serait inacceptable que les usagers soient laissés sans services. »

Quant à la cause et l’ampleur de ce déficit, Mme Larkin avoue ne pas avoir d’explications pour l’instant. Le centre de bénévolat disposait d’un financement de base d’autour de 350 000 $, dont 168 000 $ provenaient du CISSS. Les autres projets financés avec des partenaires apportaient environ une somme supplémentaire de 200 000 $ par année.

« L’objectif de l’organisme n’est évidemment pas de faire de profit, mais le bilan annuel tournait habituellement autour du zéro, avec quelques milliers de dollars en plus ou en moins, explique Mme Larkin. Pour 2014-2015, on a eu un déficit de 29 000 $, bien au-delà de notre variation normale. On a fait des ajustements à l’interne pour corriger le tir sans toucher aux services, mais au dépôt du bilan 2015-2016, on a été mis au fait du déficit dont on parle aujourd’hui. »

Appel à la SQ

Pour l’instant, la présidente refuse de parler de malversation dans la gestion de l’organisme. « Il n’y a aucune preuve de ça », a-t-elle déclaré. Mais la Sûreté du Québec a néanmoins été saisie du dossier. « Pour être capable de bien analyser ce qui s’est passé, on a fait appel à la SQ », confirme Mme Larkin, qui parle d’une déposition plutôt que d’une plainte formelle, faite par « quelqu’un » de l’organisme. « Il s’agit d’un bond spectaculaire du déficit et on n’a pas vu la vague arriver. On a donc besoin d’un regard extérieur pour comprendre », ajoute-t-elle.

En plus d’essayer de voir clair dans cette affaire, le conseil d’administration du CBM devra aussi déterminer si, dans le contexte, l’organisme est toujours pertinent. « On analyse présentement ce qu’il adviendra du futur », a soutenu la présidente.

Quant aux projets du CBM, notamment l’Accorderie, les travaux compensatoires ou l’Appuie Côte-Nord, ils sont tous en réorganisation et le c.a. du Centre tentera d’assurer une transition efficace.

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