Les technologistes médicaux restent sur leur faim

Par Charlotte Paquet 4 octobre 2016
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Sylvain Sirois et Luc Verreault, de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, n’ont pas appris grand-chose de nouveau lors de la rencontre de la semaine dernière.

Sylvain Sirois et Luc Verreault, de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, n’ont pas appris grand-chose de nouveau lors de la rencontre de la semaine dernière.

Baie-Comeau – Les représentants de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) sont demeurés sur leur faim, la semaine dernière, au sortir d’une rencontre tenue au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord avec, au menu, le projet Optilab.

Le ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec avait convoqué l’ensemble des organisations syndicales de la province à une rencontre avec le service des ressources humaines des CISSS des différentes régions, le même jour et à la même heure, soit le 28 septembre à 11 h, afin de discuter de ce grand projet de réorganisation et de centralisation des laboratoires médicaux et de la création des mégastructures qu’elle entrainera.

L’APTS dénonce depuis le printemps dernier le transfert prochain vers l’hôpital de Saguenay d’une bonne partie des prélèvements provenant des huit laboratoires médicaux de la Côte-Nord. Or, le rendez-vous du 28 septembre ne lui a pas permis d’en apprendre davantage sur les analyses qui demeureront la chasse gardée de la région, sur l’impact pour les emplois et sur les économies réalisées par le projet Optilab en région.

Selon le répondant politique de l’APTS, Sylvain Sirois, tout ce qui a été confirmé par le CISSS, c’est qu’à compter du 1er avril 2017, il n’y aura plus qu’une seule direction de biologie médicale pour la grande région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, de la Côte-Nord et du Nord du Québec et qu’elle serait située au Saguenay. « Tous les budgets vont être transférés », souligne-t-il, en rappelant que chaque région a sa propre direction de biologie médicale actuellement. Le personnel des laboratoires nord-côtiers relèvera de la région voisine.

Des économies?

En compagnie de Luc Verreault, technologiste médical à l’hôpital Le Royer, M. Sirois a questionné le CISSS sur les économies réelles de la réorganisation sur la Côte-Nord, économies qu’ils mettent carrément en doute. « Ça n’a pas été prouvé et on pensait qu’ils auraient des chiffres à nous fournir ce matin », indique le répondant politique. « On veut avoir les chiffres et on n’a rien eu », renchérit M. Verreault.

L’APTS doute que le projet Optilab fasse économiser de l’argent au réseau sur la Côte-Nord en raison notamment des couts liés au transport des échantillons et à la sécurité d’emploi. Comme les éliminations de postes pourront difficilement se faire par attrition, dû à l’âge des technologistes, il y a fort à parier que plusieurs de ceux qui perdront leur emploi seront payés à ne rien faire à la maison, selon M. Sirois. « C’est la réalité des régions qu’il (le ministre Gaétan Barrette) ne connait pas », poursuit le technologiste médical.

Les deux hommes dénoncent le mur-à-mur recherché par le ministre Barrette. Ils réclament l’exclusion de la Côte-Nord puisque le but poursuivi, soit des économies, ne sera vraisemblablement pas au rendez-vous. D’ailleurs, ils demandent au CISSS d’exercer le droit de veto que lui accorde la Loi 10 et de refuser la réorganisation.

Fait à noter, de toutes les analyses effectuées dans les huit laboratoires médicaux de la Côte-Nord pour le moment, une partie devra continuer d’être traitée en région en raison des courts délais à respecter entre le prélèvement et son analyse. Cette liste sera établie dans les prochaines semaines.

L’APTS représente 78 des 80 technologistes médicaux de la Côte-Nord. Actuellement, 11 postes sont vacants.