Aline Pitre insiste sur le moment présent et le lâcher prise

Par Charlotte Paquet 15 octobre 2016
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Aujourd’hui, après avoir traversé l’épreuve d’un cancer du sein, Aline Pitre trouve la vie encore plus belle qu’avant.

Aujourd’hui, après avoir traversé l’épreuve d’un cancer du sein, Aline Pitre trouve la vie encore plus belle qu’avant.

Baie-Comeau – Vivre le moment présent, lâcher prise et s’entourer des gens qu’on aime : s’il y a une attitude à adopter pour mieux faire face à un diagnostic de cancer du sein, c’est celle-là, selon Aline Pitre.

Quand le mot cancer est prononcé par un médecin, le monde s’écroule la plupart du temps pour la personne concernée et son entourage. Oui, le mot fait peur, mais heureusement, le cancer du sein fait partie de ceux dont le taux de survie est parmi les plus élevés. À la condition, bien évidemment, qu’il soit dépisté à temps avant de faire son chemin dans le corps.

Il y a deux ans, Aline Pitre a reçu un diagnostic d’un cancer du sein. Elle avait 62 ans. « Sur le coup, j’étais nerveuse. Tu vois tous les sentiments passer. Tu te vois dans ta tombe et tu entends chanter le monde. Toute la famille était en état de choc », raconte-t-elle. Ce n’est pas sans raison qu’elle entendait les gens chanter puisqu’elle fait partie de la chorale de la cathédrale Saint-Jean-Eudes.

La Baie-Comoise a beau avoir encaissé le coup avec plein d’images qui défilaient dans sa tête, elle est demeurée réaliste. « Je me suis dit que le cancer, ce n’était pas pire qu’une autre maladie. À l’hôpital, on m’a dit : “Madame, vous avec une grande sagesse. Vous êtes prête à passer au travers” », se souvient-elle. Croyante, elle raconte que dans son raisonnement, elle s’adressait au Seigneur en lui disant : « Ça ne me fait rien d’avoir le cancer, mais aide-moi ».

Apprendre dans l’épreuve

Aujourd’hui, Aline Pitre est passée au travers, mais l’épreuve lui a appris des choses. « Je me parle à tous les jours pour vivre le moment présent et lâcher prise », explique-t-elle.

De ces mois difficiles, la Baie-Comoise se souvient que la maladie a tenu à l’écart certaines personnes de l’entourage. « Mon mari et moi, on s’est retrouvés très seuls. On a des amis qui se sont éloignés », souligne-t-elle, en reconnaissant qu’il n’est pas facile pour tout le monde de composer avec la maladie. Même parmi ces cinq enfants, certains ont eu plus de difficulté que d’autres à affronter la tempête.

Pourtant, selon la dame, quand on reçoit un diagnostic de cancer, peu importe son type, il est important d’être bien entouré. « On a besoin de beaucoup d’attention et d’affection. C’est quand même une grosse agression. Tout notre être est atteint et tu restes toujours avec un doute », mentionne-t-elle.

Savourer et profiter

Aujourd’hui, Aline Pitre savoure la vie. Elle dit la trouver encore plus belle qu’avant. « Je remercie la vie à chaque jour d’être là », avoue-t-elle.

Cette vie, elle en profite au centuple, consciente encore plus qu’avant de sa fragilité. « Profiter de la vie, ce n’est pas gaspiller et faire des choses qui n’ont pas de bon sens, mais d’être à l’écoute de ce qu’on vit et le vivre pleinement », précise-t-elle.

Prendre des pauses pour se recentrer sur soi et puiser dans ses forces intérieures pour se réaliser font partie de sa façon de profiter de l’existence.

S’écouter

Enfin, s’il y a une autre chose importante que la Baie-Comoise a apprise dans l’épreuve, c’est de s’écouter et de se faire confiance quand il est question de symptômes. En effet, son cancer, elle le redoutait depuis plusieurs mois.

Malgré un mamelon rétracté, la mammographie d’octobre 2013 n’avait rien révélé d’anormal. Le doute, elle le ressentait cependant. Un an plus tard, après qu’une masse soit apparue dans son sein et que son inquiétude ait atteint son apogée, Aline Pitre a profité d’un séjour à Québec pour réclamer une mammographie dans une clinique privée. Malgré la quasi-certitude du diagnostic, une échographie et une biopsie ont permis de le confirmer.

Opérée pour une mastectomie partielle à l’Hôpital du Saint-Sacrement en décembre 2014, la dame a fait un détour obligé par la radiothérapie, mais a pu éviter la chimiothérapie.

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