« Moi, je vais toujours défendre la mammographie »

Par Charlotte Paquet 25 octobre 2016
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Après avoir subi deux cancers du sein, Christiane Lepage se dit consciente d’avoir une « petite épée de Damoclès » sur la tête, mais fait en sorte de vivre le moment présent et d’avoir des projets.

Après avoir subi deux cancers du sein, Christiane Lepage se dit consciente d’avoir une « petite épée de Damoclès » sur la tête, mais fait en sorte de vivre le moment présent et d’avoir des projets.

Baie-Comeau – « Les femmes de 50 ans et plus qui ne se prévalent pas du programme de dépistage du cancer du sein, je leur dis : “T’es-tu consciente de ce que tu fais? Tu lèves le nez là-dessus et c’est de la prévention.” Moi, je vais toujours défendre la mammographie. »

Celle qui parle ainsi, c’est Christiane Lepage. La Baie-Comoise de 54 ans est passée à travers deux cancers du sein dans la quarantaine. Le premier a été diagnostiqué en 2005 dans un sein et le second, deux ans plus tard dans l’autre sein. Même si la mammographie ne permet pas de découvrir tous les cancers, dans son cas, l’examen a été révélateur.

La femme venait à peine de se remettre de son premier cancer lorsque l’autre a été diagnostiqué. On aurait pu s’attendre à un découragement total, mais non. Elle a encaissé le coup avec une certaine sérénité. « Je n’ai pas dit yahou, c’est l’fun la belle nouvelle, mais je savais dans quoi je m’embarquais et j’avais de bonnes conditions de travail avec des assurances », explique la directrice des services aux membres et opérations à la Caisse populaire Desjardins de Baie-Comeau.

Lors de son premier cancer, le diagnostic l’avait complètement jetée à terre. « Ç’a été quasiment une catastrophe. J’avais 43 ans. Ma sœur était décédée deux ans avant. Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais et j’avais un fils de 10 ans. Je me suis demandé : “Comment je vais vivre avec ça? Comment je vais annoncer ça à ma famille?” », se souvient-elle.

Bonne nouvelle dans les circonstances, le deuxième cancer a été dépisté plus précocement que le premier. Il a pris la forme de microcalcifications et non d’une masse palpable. Une fois la chirurgie réalisée, des traitements de radiothérapie ont suivi, mais la chimiothérapie a heureusement été évitée.

La génétique

Tout juste avant de recevoir le deuxième diagnostic de cancer, une autre tuile est pour ainsi dire tombée sur la tête de Christiane Lepage. Elle a appris être porteuse du gène BRCA1, une anomalie qui augmente les risques de cancer du sein et de cancer des ovaires, entre autres.

Comme le veut la façon de faire auprès des femmes porteuses du gène BRCA1 et BRCA2, la Baie-Comoise a rapidement subi une hystérectomie, une salpingectomie et une ovariectomie à des fins préventives. Cependant, contrairement à d’autres, elle n’a pas subi l’ablation préventive des seins. « Il en a été question. Ç’a fait partie d’une analyse de dossier, mais ça n’a pas été retenu », indique celle qui bénéficie cependant d’un suivi très serré.

Dans toute son aventure avec le cancer, Christiane Lepage retient notamment la prise en charge exceptionnelle qu’elle a reçue du milieu de la santé, principalement de sa chirurgienne, Dre Michèle Brie. « Les gens diront ce qu’ils veulent, mais moi, le monde médical, je vais toujours le défendre. J’ai vraiment été bien traitée. Le Dre Brie, je lui dois la vie », insiste celle a eu peur de l’inconnu, mais jamais d’en mourir.

Est-ce que le cancer a changé quelque chose dans la vie de tous les jours de la dame? Oui, répond-elle. Entre autres choses, la maladie lui a appris à dédramatiser certaines situations. Aujourd’hui, elle reconnait ne pas avoir beaucoup de pitié pour les gens qui se plaignent de leurs petits maux de tête. « Est-ce que je suis rendue insensible? Je me dis : “Il y a toujours pire que ça dans la vie. Va t’asseoir en oncologie et tu vas le voir” », conclut-elle.

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