Oui à la motoneige dans les monts Groulx, mais pas partout

Par Charlotte Paquet 29 octobre 2016
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Michel Denis, de la Société des amis des monts Groulx, ne dit pas non à la pratique de la motoneige, mais considère que les adeptes doivent respecter l’interdiction de circuler sur les fragiles sommets du territoire.

Michel Denis, de la Société des amis des monts Groulx, ne dit pas non à la pratique de la motoneige, mais considère que les adeptes doivent respecter l’interdiction de circuler sur les fragiles sommets du territoire.

Baie-Comeau – À l’approche de l’hiver, Michel Denis reprend le bâton du pèlerin pour assurer la protection des fragiles sommets des monts Groulx. Aux motoneigistes qui souhaitent se promener dans ces montagnes situées au nord de Manic-5 (au kilomètre 336, précisément), il demande de respecter le règlement du ministère de l’Environnement leur interdisant depuis 2009 de circuler au-delà de la zone boisée, donc à l’intérieur de la Réserve de biodiversité Uapishka.

Président de la Société des amis des monts Groulx, M. Denis lance son message non pas pour interdire la pratique de la motoneige dans le secteur, insiste-t-il, mais bien pour sensibiliser les adeptes à s’en donner à cœur joie ailleurs que sur les sommets. « Dans notre association, on n’est pas contre le développement de la motoneige aux monts Groulx, mais on croit que ça doit se faire dans des espaces différents. Sans cela, la destination risque trop d’être gaspillée », explique-t-il.

L’aménagement des sentiers des monts Groulx a été réalisé il y a maintenant 30 ans, au grand bonheur des randonneurs. Les travaux n’ont pas été planifiés en prévision du passage des motoneiges. D’ailleurs, à une altitude supérieure à 800 mètres, soit à la limite des arbres, la couverture de neige est trop faible pour le permettre. Au printemps, les traces des chenilles apparaissent sur la mousse au sol.

« Aujourd’hui, on est envahi par les motoneiges. Aujourd’hui, les skieurs, les raquetteurs et les randonneurs ne veulent plus venir », indique M. Denis, rappelant que plus de 1 500 motoneigistes ont été dénombrés au cours du dernier hiver. « Présentement, rien ne nous indique que le nombre n’ira pas en augmentant dans les années à venir. C’est donc avec tristesse et déception que nous assistons à la transformation de cette réserve de biodiversité en une réserve de “motodiversité” », illustre-t-il.

Un terrain de jeu

M. Denis est conscient que les monts Groulx représentent un immense et magnifique terrain de jeu pour la motoneige de montagne. Comme il y a de moins en moins de neige au sud du Québec, le territoire devient un véritable petit paradis. Il n’a rien contre ça, répète-t-il, pourvu que les zones possibles soient respectées.

« Les activités motorisées et non motorisées, ça ne se concilie pas. S’ils pratiquent sur des terrains différents, personne ne nuira à personne. Chaque activité a sa place et il y a une place pour chaque activité », martèle l’homme.

Le problème de cohabitation est également culturel. « Les gens de moteur, c’est une culture et les gens de non-moteur, c’est une autre culture. Les gens de moteur disent : “Vous devriez être contents, on vous fait des belles pistes.” Eux ne comprennent pas qu’on n’en veut pas des belles pistes », note-t-il.

La Réserve de biodiversité Uapiskha couvre un tiers du territoire des monts Groulx. Il reste donc deux tiers accessibles aux motoneigistes, soit l’équivalent de 3 300 km carrés.

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