Le Land Art prend tout son sens dans le boisé du cégep

Par Charlotte Paquet 28 novembre 2016
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Sandrine Gingras a réalisé l’œuvre avec des fragments de miroirs cassés et un arbre.

Sandrine Gingras a réalisé l’œuvre avec des fragments de miroirs cassés et un arbre.

Baie-Comeau – Le Land Art a pris tout son sens, vendredi, lors du vernissage, en plein air il va sans dire, des œuvres réalisées par les étudiants de deuxième année du programme Arts, lettres et communication du Cégep de Baie-Comeau.

Accompagnés de leur enseignante du cours d’Art actuel, Marie-Claude Dubé, et de plusieurs étudiants de première année du programme, Sandrine Gingras et Julien Dubé ont dévoilé leur projet et expliqué leur démarche.

Le Land Art est un mouvement artistique qui a connu sa période de gloire entre 1960 et 1980. Il se caractérise par l’utilisation du cadre et des matériaux de la nature. Les œuvres qui en découlent demeurent éphémères puisqu’elles sont exposées aux éléments naturels, que ce soit la pluie, les vents et autres.

Sandrine Gingras a conçu une œuvre inspirée par l’artiste minimaliste Walter de Maria et l’histoire de vie du chanteur Koriass. Coiffée du titre Revenir de loin, elle prend la forme d’un arbre sur lequel la jeune femme a fixé plusieurs fragments de miroirs brisés, tant sur son tronc qu’au sol.

À partir du fait qu’un miroir brisé symbolise sept ans de malheur, elle a voulu démontrer artistiquement parlant que les personnes ne naissent pas toutes égales, mais qu’en grandissant, il est quand même possible de réajuster le tir. Un arbre qui pousse, c’est comme un enfant qui grandit, a-t-elle dit. Le vent va finir par faire tomber les miroirs cassés de l’œuvre qu’elle a réalisée, tout comme avec les années, un jeune pourrait se sortir de difficultés liées à son bagage familial.

Réalité cachée

Pour sa part, Julien Dubé a puisé dans l’univers de l’artiste Dennis Oppheneim, reconnu pour son art conceptuel et sa démesure, afin de réaliser une toile intitulée Nouvelle réalité. Elle trône face au petit étang situé près du cégep.

Dans les faits, l’œuvre représente la réalité qu’elle cache à celui qui la regarde. Le jeune homme a expliqué avoir ainsi voulu démontrer que la réalité, lorsqu’elle est transposée sur une toile, une photo ou un écran d’ordinateur, devient une autre réalité. « Le monde est fait d’images qui cachent, maquillent et remplacent la vérité », a-t-il ajouté.