La chaine humaine contre Optilab mobilise 200 personnes
Les 200 personnes se sont tenues la main afin de former une chaine humaine a été dressée sur un côté et devant la façade de l’hôpital de Baie-Comeau.
Baie-Comeau – Plus de 200 personnes ont formé une chaine humaine près de l’Hôpital Le Royer, en fin d’après-midi mardi, pour dire non au projet Optilab et au transfert d’équipements du service de laboratoire vers le Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Citoyens, élus des municipalités de la Manicouagan ainsi que des travailleurs et des retraités issus de différentes organisations syndicales ont répondu en grand nombre à l’appel du Conseil central Côte-Nord de la CSN, du comité de vigilance Manicouagan Haute-Côte-Nord et du député de René-Lévesque, Martin Ouellet. Le préfet de la MRC de la Haute-Côte-Nord, Donald Perron, était également sur place. Uune quinzaine de camionneurs ont aussi défilé sur le boulevard Jolliet afin de démontrer leur appui à la cause.
Par ce geste symbolique, les gens ont voulu dire au ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qu’ils tenaient mordicus à la préservation de leurs services de proximité et qu’il était hors de question de voir disparaitre vers le Saguenay-Lac-Saint-Jean l’expertise locale et les équipements de laboratoire.
Rappelons qu’à compter du 1er avril, le budget de 12 M$ des huit laboratoires biomédicaux de la Côte-Nord et les 87 employés qui y travaillent deviendront sous la responsabilité administrative du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la région voisine puisque c’est l’Hôpital de Chicoutimi qui accueillera le mégalaboratoire découlant du projet Optilab.
Plusieurs types de prélèvements (le nombre reste encore à déterminer) quitteront alors la Côte-Nord pour être analysés dans la région voisine. Même si du côté du CISSS de la Côte-Nord, on assure qu’il n’a jamais été question de transfert d’équipements, l’inquiétude demeure dans le milieu à la lumière de ce qui se vit dans d’autres régions du Québec.
Prévenir
Président de la CSN en région, Guillaume Tremblay est de ceux qui veulent prévenir plutôt que guérir. « Si ça se fait ailleurs (transfert d’équipements), ça peut bien se faire ici », a-t-il insisté, tout en rappelant n’avoir jamais eu vent d’une communication écrite du CISSS indiquant le contraire. Il est d’ailleurs d’avis que si des équipements sont sous-utilisés ou même carrément inutilisés, il est plus que probable que le mégalaboratoire se les approprie.
Du côté de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), qui la presque totalité des 80 technologues médicaux de la Côte-Nord, Sylvain Sirois a effectivement noté qu’au Saguenay-Lac-Saint-Jean, des laboratoires ont été dépouillés d’équipements au profit du laboratoire serveur de l’Hôpital de Chicoutimi. Il a aussi admis qu’un transfert d’appareils n’avait jamais fait partie des discussions avec le CISSS jusqu’à maintenant.
Le député Ouellet demeure lui aussi inquiet face aux décisions du gouvernement libéral, en qui il dit ne pas avoir confiance. « Moi, je n’ai aucune certitude que ça ne se fera pas (le transfert d’équipements) et on est venu donner un message clair qu’il n’en est pas question», a-t-il souligné en référence à la mobilisation de mardi.
L’élu a visité le laboratoire de l’Hôpital Le Royer à l’automne 2016. Des technologistes lui ont alors confirmé que des représentants du projet Optilab s’étaient rendus dans leur département et avaient clairement manifesté leur intérêt pour certains de leurs équipements.
Aucune crainte
Au CISSS de la Côte-Nord, Sandra Morin a expliqué que la visite de décembre 2015 de représentants du projet Optilab de la région voisine dans les laboratoires de la Côte-Nord n’était aucunement avec l’objectif de cibler les équipements qui pourraient les intéresser. « Ils sont venus voir le fonctionnement, rencontrer les gens et faire le tour de la région », a-t-elle dit.
La porte-parole a insisté sur le fait qu’aucun des huit laboratoires de la région ne sera fermé. Certaines analyses continueront d’y être effectuées, que ce soit pour une question d’urgence de résultat ou de spécimens dont la durée de vie pourrait empêcher leur transport vers Saguenay.
Par contre, à ce moment-ci, l’étude se poursuit pour identifier les analyses à conserver en région et celles à expédier à l’extérieur. Des pertes d’emplois semblent inévitables.
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