Une sculpture pour se souvenir de la tragédie

Par Charlotte Paquet 28 janvier 2017
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La sculpture représente deux draveurs qui tentent de sauver la vie d’un compagnon tombé à l’eau. Photo Le Manic.

La sculpture représente deux draveurs qui tentent de sauver la vie d’un compagnon tombé à l’eau. Photo Le Manic.

Baie-Comeau – Si le drame qui a emporté neuf draveurs sur la rivière Toulnustouc au début des années 60 est peu connu aujourd’hui, un sculpteur de Baie-Comeau, Jacques Croft, s’en inspire dans une œuvre qu’il a réalisée justement pour que le souvenir demeure.

 

C’est d’ailleurs grâce à l’artiste que la période de la disparition de la plaque a pu être ciblée. En effet, en mai 2016, alors qu’il se rendait visiter des amis à leur chalet situé près du lac Amariton, il a pris une photo du monument commémoratif et de sa plaque afin d’accompagner son œuvre lors d’une exposition. Le cliché démontrait clairement que deux des quatre boulons retenant la plaque avaient déjà été enlevés.

Lors du retour de Jacques Croft dans le secteur du kilomètre 90 du chemin de la Toulnustouc en septembre, la plaque était disparue.

Il y a une quinzaine d’années, l’artiste se trouvait au Musée forestier de Franquelin lorsqu’il a appris l’histoire des neuf draveurs. Elle l’a touché droit au cœur. « C’est devenu une source d’inspiration pour moi », mentionne celui dont le père a travaillé comme bucheron à une certaine époque.

Quelques années plus tard, lors d’une participation au concours de sculptures sur neige du Carnaval de Québec, Jacques Croft a réalisé une œuvre en souvenir de la tragédie. Elle lui a valu rien de moins que le prix du public.

Dans son salon

Bien en vue dans son salon se trouve sa sculpture de bois de tremble. Elle représente deux travailleurs qui s’activent au travers des billots pour tenter de sauver la vie d’un compagnon de travail tombé à l’eau.

La matière première utilisée par le sculpteur a été prélevée à un arbre se trouvant à terre près du monument commémoratif. « Les arbres, ça vit longtemps. Je suis sûr que cet arbre-là était présent lors de l’événement. Aller chercher le bois sur place, c’était symbolique pour moi », raconte l’homme. Après une période de séchage du bois de cinq ans, l’artiste s’est mis au travail.

« C’est une œuvre collée sur l’histoire de notre région. Il y a plein de belles histoires comme ça qu’on ne connaît pas et qui sont fascinantes à découvrir », souligne-t-il en conclusion.

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