Le CISSS adopte un plan de redressement

Par Martin Bélanger 1 février 2017
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Le CISSS Côte-Nord entend faire plusieurs regroupements, dont les CHSLD Boisvert et N.-A.-Labrie à Baie-Comeau.

Depuis le 8 février, les visites dans les installations du CISSS de la Côte-Nord devront se faire dans le respect des consignes du palier orange.

Sept-Îles – Un déficit de 7 millions $ sur un budget de 350 millions $ est anticipé au Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord à la fin de son année financière, le 31 mars. L’agence de santé prévoit plusieurs regroupements, dont la fusion des CHSLD N.-A-Labrie et Boisvert de Baie-Comeau, pour faire revenir ses finances au vert d’ici deux ans.

Le CISSS prévoit des changements dans les façons de faire dans le but de « préserver les services, mieux desservir la population et faire face aux besoins futurs ». Une dizaine de projets de « transformation et d’optimisation » ont été adoptés pour rétablir les finances.

Plusieurs regroupements de services, des changements dans la gestion des ressources intermédiaires, la transformation d’une partie des lits du Centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) en Minganie et la réduction du recours à la main-d’œuvre indépendante font partie des mesures adoptées par le conseil d’administration pour retrouver l’équilibre budgétaire.

Le conseil dit aussi évaluer la possibilité de regrouper le CHSLD N.-A.-Labrie avec le CHSLD Boisvert de Baie-Comeau.

Mais qu’entend-on par changements dans les façons de faire? Le président-directeur général du CISSS Côte-Nord, Marc Fortin, donne l’exemple de la gestion des lits de courte durée à Sept-Îles.

« À Sept-Îles, il y avait des lits de courte durée additionnels, pas budgétés, occupés par des personnes âgées. Alors, on a fermé 12 lits de trop et on a gardé plus de gens à domicile. Les personnes âgées, leur premier choix c’est de demeurer à domicile. Les employés qui s’occupaient de ces lits-là, c’était pour la plupart de la main-d’œuvre indépendante », a-t-il expliqué.

Des regroupements sont ainsi envisagés dans les services de réadaptation en jeunesse, en services alimentaires et réadaptation en Manicouagan et une partie des lits en CHLSD seront transformés en Minganie « pour mieux répondre à la clientèle », rajoute M. Fortin.

Conditions de travail « ignorées »

Le Syndicat des intervenantes et intervenants de la santé du Nord-Est québécois (SIISNEQ-CSQ) a rapidement dénoncé les mesures adoptées par le conseil d’administration du CISSS pour rétablir l’équilibre budgétaire.

« Nous ne sommes pas dupes. Quand on nous informe que l’établissement devra récupérer sept millions $, on sait très bien que cela se fera sur le dos des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de la région », a déploré la présidente du syndicat, Nathalie Savard. Celle-ci affirme que l’impact des décisions du conseil d’administration sur les conditions de travail de ses membres est « toujours ignoré ». « Il faudra encore en faire plus avec moins », lance-t-elle.

En réponse aux inquiétudes du syndicat, Marc Fortin répond que ceux-ci sont en maraudage présentement et « font tout pour bien paraître en critiquant l’employeur et inciter les employés à voter pour eux ». En effet, avec la fusion des CSSS en CISSS, les 33 unités d’accréditations syndicales passeront à quatre dans la région.

De son côté, le SIISNEQ-CSQ critique le projet d’optimisation de l’assurance-salaire, mentionnant que « le problème est plus large » et que ses membres « sont au bout du rouleau » ce qui expliquerait le nombre élevé de congés de maladie.

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